Le Philosophe Scythe, Jean de la Fontaine, réflexion sur le bonheur, fabuliste classique, récit allégorique
Le grec Esope, au 6e siècle apr. J.-C., puis le latin Phèdre au 1er siècle apr. J.-C. écrivent, l'un en prose, l'autre en vers, des recueils de fables ; il s'agit de récits allégoriques aux personnages symboliques, illustrant une morale. Au 17e siècle, le fabuliste classique Jean de la Fontaine, en bon partisan des Anciens, s'inspire de ces illustres prédécesseurs pour composer « une comédie en mille actes divers » (12 livres de fables publiés en trois fois) pour instruire le Dauphin (fils de Louis XIV). Au 12e et dernier livre (publié en 1693), il s'inspire d'un écrivain latin Aulu-Gelle ainsi que de Virgile pour composer une fable intitulée Le Philosophe Scythe dans laquelle il nous montre le malheur d'un personnage imitant à tort et à travers une sagesse étrangère.
[...] - En protestant énergétiquement contre la philosophie stoïcienne, il fait indirectement l'éloge de la philosophie du jardin : la philosophie épicurienne qui fonde le bonheur sur le plaisir des sens, de l'esprit . goûtés de manière modérée. CONCLUSION : En somme, cette fable nous propose un récit allégorique dont les différentes phases dramatiques et l'opposition systématique entre deux personnages incarnant deux modes de vie et deux philosophies, permettent par extrapolation et par analogie de dégager une conception de l'art, de la vie et du bonheur humain, applicable à tous les domaines. [...]
[...] La moralité - Le récit se met au service d'une argumentation sur le bonheur. - Toute la fable est une argumentation indirecte au service de la thèse de La Fontaine qui est une critique de la thèse sur le bonheur des Stoïciens. C'est pourquoi on en déduit qu'il est épicurien. - Son argumentation repose sur la critique de la conception du philosophe pour valoriser celle qu'il défend, c'est à dire celle du sage. II. LE PROCEDE DE L'OPPOSITION A. Opposition des personnages 1. [...]
[...] - Le sage est un peu l'incarnation d'un art du jardinage classique, ce qui est peut être un hommage au classicisme qui est fait de juste mesure. Le lexique mélioratif montre l'épicurisme comme un jardinage raisonnable et modéré, un réel échange avec la nature. - Stigmatisation des excès dans le jardinage est une dénonciation de la démesure. La gradation croissante constitue un repoussoir, un contre modèle de ce que veut démontrer La Fontaine. B. L'art de la philosophie - Raisonnement analogique (v30) : il opère une analogie entre le jardin de la maison et le jardin intérieur. [...]
[...] - Oppositions de caractères : La philosophe est "austère" il est désigné par son métier. On l'imagine le visage fermé, morose, triste ; cette idée est renforcée par l'implicite "une plus douce vie" (v2). Il ne s'applique pas à lui-même sa propre philosophie, c'est un insatisfait. Le sage est "satisfait et tranquille" ; la comparaison avec le vieillard de Virgile lui donne une certaine valeur, il est valorisé par rapport au philosophe, notamment par le parallélisme de construction du vers qui est aussi une gradation croissante. [...]
[...] Le récit occupe la majeure partie de la fable - Situation initiale : v1 - v3-4 ; utilisation du passé simple, intervention d'un seul personnage désigné par une périphrase "Le philosophe" qui a donné le titre à la fable : récit traditionnel à la 3ème personne en narration ultérieure. - 1ere séquence transformatrice : Rencontre du philosophe avec le sage, narration toujours ultérieure. Pas de perturbation, cette rencontre pourrait être bénéfique, elle se concrétise par un dialogue et un échange d'idée. - 2ème séquence transformatrice : retour du Philosophe en Scythie, passage au présent de narration pour mieux visualiser le malheur du philosophe ; l'absence de séquence rééquilibrante souligne l'action anarchique. [...]
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