Jean Racine est un poète français, né le 22 décembre 1639 à La Ferté Milon, dans l'actuelle Aisne. Venant d'une grande famille de la haute bourgeoisie, il devient orphelin dès l'âge de 3 ans. Il est alors recueilli par ses grands-parents puis par sa tante, religieuse à Port-Royal, où il reçoit une éducation janséniste, c'est-à-dire une éducation religieuse stricte.
Aimant la littérature, il tente lui aussi l'écriture, tout en conservant ses idées religieuses. Après plusieurs échecs théâtraux, dont l'ode la Nymphe de la Seine, en 1660, il se consacre entièrement à la littérature. Il s'essaye aux deux genres : tragique et comique. Après le succès de plusieurs odes, une pension du roi lui sera accordée.
"Phèdre" représente l'apogée de l'œuvre tragique de Racine. Il a trente-sept ans et, depuis Andromaque, il a écrit à peu près une pièce par an. Protégé et admiré par le roi, élu à l'Académie française en 1672, il atteint le sommet de sa carrière. C'est en cette même année 1677 qu'il va se marier avec une riche bourgeoise parisienne et qu'il sera nommé, avec son ami Boileau, historiographe du roi.
Le premier extrait étudié se situe aux ¾ de la pièce. Phèdre vient d'apprendre de Thésée qu'Hippolyte aime Aricie. Elle est bouleversée et se confie à sa nourrice Œnone. Mais, dans cette scène, Phèdre accuse sa confidente de lui avoir donné la mauvaise idée de parler à Hippolyte, et donc par la même occasion de lui avoir donné une chance de lui avouer son amour. Phèdre rejette alors la faute sur la pauvre Œnone qui avait fait ce qu'elle pouvait, par amitié profonde pour Phèdre, et pour éviter qu'elle ne se suicide comme elle le souhaitait au début de la pièce. À cause des mots prononcés par Phèdre, la nourrice culpabilise beaucoup et on apprendra de Panope, dans le dernier acte, scène V, qu'elle s'est ensuite suicidée.
Le second extrait étudié se trouve vers la fin de la pièce, car cette tirade est extraite du dernier acte de la pièce (c'est-à-dire de l'acte V) et dans l'avant-dernière scène (qui est la scène 6). Cette tirade de Théramène nous raconte la mort sanglante d'Hippolyte vue par son gouverneur. On peut dire que c'est le début de la mort des personnages principaux, car s'en suivront d'autres décès : celui d'Œnone, puis de Phèdre.
[...] Cette tirade de Théramène nous raconte la mort sanglante d'Hippolyte vue par son gouverneur. On peut dire que c'est le début de la mort des personnages principaux, car s'en suivront d'autres décès : celui d'Œnone, puis de Phèdre. Extrait de l'ACTE Scène 6 : Tirades de Théramène : À peine nous sortions des portes de Trézène, Il était sur son char. Ses gardes affligés imitaient son silence, autour de lui rangés ; Il suivait tout pensif le chemin de Mycènes ; Sa main sur ses chevaux laissait flotter les rênes ; Ses superbes coursiers, qu'on voyait autrefois Pleins d'une ardeur si noble obéir à sa voix, L'œil morne maintenant et la tête baissée, Semblaient se conformer à sa triste pensée. [...]
[...] Dans l'acte II, Aricie avoue son amour pour Hippolyte à sa confidente Ismène. Arrive alors le jeune homme qui, voulant la rassurer sur ses intentions de révoquer les lois la concernant, finit par lui avouer ses sentiments. Il lui remet également les pouvoirs de l'Attique qui lui avaient été enlevés par son père. Théramène entre ensuite et annonce que Phèdre arrive pour parler au jeune prince. Aricie s'en va donc, après avoir fait comprendre à ce dernier que ses sentiments étaient réciproques. [...]
[...] La frayeur les emporte, et sourds à cette fois, Ils ne connaissent plus ni le frein ni la voix ; En efforts impuissants leur maître se consume ; Ils rougissent le mors d'une sanglante écume. On dit qu'on a vu même, en ce désordre affreux, Un dieu qui d'aiguillons pressait leur flac poudreux. À travers des rochers la peur les précipite. L'essieu crie et se rompt : l'intrépide Hippolyte voit voler en éclats tout son char fracassé ; Dans les rênes lui-même, il tombe embarrassé. Excusez ma douleur. Cette image cruelle sera pour moi de pleurs une source éternelle. [...]
[...] Dans le fond des forêts allaient-ils se cacher ? Hélas ! ils se voyaient avec pleine licence. Le ciel de leurs soupirs approuvait l'innocence ; Ils suivaient sans remords leurs penchants amoureux ; Tous les jours se levaient clairs et sereins pour eux. Et moi, triste rebut de la nature entière, Je me cachais au jour, je fuyais la lumière. La mort est le seul dieu que j'osais implorer. J'attendais le moment où j'allais expirer ; Me nourrissant de fiel, de larmes abreuvées, Encor dans mon malheur de trop près observée, Je n'osais dans mes pleurs me noyer à loisir. [...]
[...] Mon époux est vivant, et moi je brûle encore ! Pour qui ? Quel est le cœur où prétendent mes [voeux ? Chaque mot sur mon front fait dresser mes cheveux. Mes crimes désormais ont comblé la mesure. Je respire à la fois l'inceste et l'imposture ; Mes homicides mains, promptes à me venger, Dans le sang innocent brûlent de se plonger. Misérable ! et je vis ? et je soutiens la vue De ce sacré soleil dont je suis descendue ? [...]
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