La Peste, chapitre VII, deuxième partie, pages 119 à 120 - Albert Camus, 1947

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La Peste, chapitre VII, deuxième partie, Albert Camus, 1947

Résumé du document

La Peste, roman publié en 1947, connaît à sa parution un grand succès sans doute à cause de l'interprétation allégorique qu'il était possible de lui donner : l'épidémie de Peste pouvait être comprise comme un symbole du fascisme, mais plus généralement ce roman aborde des thèmes chers à Camus tels que l'existence de Dieu, le mal, la révolte, la solidarité. Ce passage se situe à un moment où l'issue du combat contre l'épidémie est incertaine et nécessite la mobilisation de tous. Le docteur Rieux, engagé dès le début dans la lutte contre la Peste, s'entretient avec Tarrou, qui lui a proposé de prendre la direction des brigades sanitaires. Le lecteur peut ainsi connaître les motivations de Rieux par le biais d'un dialogue habilement dirigé par les questions de Tarrou.

Extraits

[...] La Peste; chapitre VII, deuxième partie, pages 119 à 120 - Albert Camus Objet d'étude : Le roman Étude d'une œuvre intégrale La Peste, Albert Camus Texte 3 : chapitre VII, deuxième partie, pages 119 à 120, de vous pensez pourtant comme Panelloux à je les défends comme je peux, voilà tout Un développement linéaire sera utilisé ici. Introduction La Peste, roman publié en 1947 connaît à sa parution un grand succès sans doute à cause de l'interprétation allégorique qu'il était possible de lui donner : l'épidémie de Peste pouvait être comprise comme un symbole du fascisme, mais plus généralement ce roman aborde des thèmes chers à Camus tels que l'existence de Dieu, le mal, la révolte, la solidarité. [...]

[...] L'insistance du pronom personnel je montre que Rieux obéit à une démarche individuelle et qu'elle n'est pas dictée par une idéologie religieuse. (Ligne 22) Tarrou intervient de nouveau par une question qui vise à cerner les motivations de Rieux en établissant une opposition avec le comportement de Panelloux. (Lignes 23 à 29) Pour Rieux, cette opposition ne semble pas intéressante, puisqu'il n'apporte pas un démenti catégorique je ne crois pas Panelloux a une conception abstraite de la mort, il la considère simplement comme un passage nécessaire au salut de l'Homme. [...]

[...] (Lignes 4 à Pour Rieux, la Peste est identique à tout ce qui peut mettre l'Homme en situation de méditation sur sa condition : ce qui est vrai des maux de ce Monde, est vrai aussi de la Peste Selon un schéma concessif, Rieux admet que la Peste peut avoir une influence morale : cela peut servir à grandir quelques-uns Mais la réaction de Rieux est opposée à celle de Panelloux il faut être fou, aveugle ou lâche pour se résigner Ainsi, cette 1re réponse permet à Rieux de définir le sens de son engagement : il ne faut pas expliquer passivement le mal, mais le refuser en luttant contre lui. (Lignes 11 à 13) Rieux revient à la question initiale qu'il avait posée à Tarrou et qui portait sur le danger de l'engagement. A priori, il ne s'agit plus des motivations de Rieux, mais de celles de Tarrou. [...]

[...] La tâche de ce dernier selon Rieux est de répondre à une urgence et les deux dernières lignes du passage énoncent une priorité le plus pressé est de les guérir et un engagement je les défends comme je peux Conclusion Ainsi, Rieux incarne une conception humaniste et athée qui correspond à l'idée de l'Homme révolté telle que Camus la définira dans l'essai portant ce titre. Ce dialogue est important, car il permet de montrer que les propos tenus par le médecin sont révélateurs de sa personnalité et éclairent sa posture devant le fléau. [...]

[...] (Lignes 40 à 51) Rieux estime avoir le comportement adapté à la situation et il pense qu'il est de son devoir de s'occuper des Hommes puisqu'ils ne peuvent pas compter sur Dieu personne au Monde [ ] de cette sorte Pour justifier ce comportement, Rieux argumente en contestant la toute-puissance de Dieu s'il croyait en un Dieu tout puissant, il cesserait de guérir les Hommes Cette argumentation reprend une objection philosophique classique. Si le mal existe, soit Dieu le permet et il n'est donc pas de toute bonté, soit il ne peut pas l'empêcher et il n'est pas tout puissant. C'est donc la volonté de soulager les Hommes de leur souffrance qui conduit Rieux à lutter par solidarité humaine. [...]