La Peste, Chapitre V, Albert Camus, 1947, recul de l'épidémie, délivrance d'Oran, allégresse de la ville, méditation solitaire
Mi-janvier, après 10 mois de lutte contre la Peste, les médecins constatent un recul de l'épidémie. Jusque-là, le narrateur était resté volontairement anonyme pour maintenir le caractère objectif de son récit. Il se nomme enfin (page 273), c'est le Docteur Rieux. Il consacre les dernières pages de sa chronique à la délivrance d'Oran qui est coupée du monde extérieur dans l'enceinte de ses murailles. Par « une belle matinée de février » (page 265), les portes de la ville s'ouvrent enfin : la joie éclate alors dans la cité et les réjouissances s'organisent. La nuit venue, Rieux monte sur la terrasse qui surplombe la ville. C'est de ce point de vue privilégié que le médecin assiste à l'allégresse de la ville.
[...] II. La méditation solitaire de Rieux A. Un témoignage de solidarité Rieux insiste sur la valeur de témoignage de son récit avec pour témoigner (ligne laisser [ ] un souvenir (lignes 14 à témoignage (ligne 21). Il écrit pour rappeler les souffrances passées des Hommes pour conserver une trace de ces souffrances. Rieux est solidaire de la communauté des hommes, qu'ils soient souffrants durant la Peste ou heureux par-dessus toute douleur, Rieux sentait qu'il les rejoignait lignes 7 et 8). [...]
[...] L'emploi du présent à valeur générale il peut rester endormi lignes 31 et 32] et du conditionnel la Peste réveillerait [ ] les enverrait lignes 36 et 37] donne au dernier paragraphe le sens d'une mise en garde : il semble que l'auteur a pris le relais de son narrateur pour dénoncer le risque du retour des fléaux. Conclusion Ce texte clôt l'œuvre sur une atmosphère de fête qui anime Oran, libérée de la Peste ; mais ce passage incite à une réflexion sur la condition humaine. L'allégorie de la Peste illustre la manifestation du mal sur la Terre et permet de montrer les Hommes tels qu'ils sont capables du pire, et du meilleur. La Peste s'achève sur le témoignage de la dignité de l'Homme lorsqu'il lutte contre l'absurdité de la condition humaine. [...]
[...] Cette chronique d'une épidémie peut aussi évoquer une chronique de guerre. L'allégorie de la Peste permet alors une transposition romanesque de la réalité. L'allusion à la période de la 2e Guerre mondiale et à l'occupation allemande peut être comprise à travers l'atmosphère de libération de la ville : Oran libérée peut rappeler Paris libérée de la guerre. Toutefois, la signification du récit dépasse encore cette lecture et tend à renvoyer le lecteur à toute guerre, à tout fléau menaçant l'humanité B. [...]
[...] Cette attitude morale exige de chacun un effort incessant comme le montre les mots et les expressions suivantes : accomplir (ligne accomplir encore (ligne malgré leurs déchirements personnels [ ] ne pouvant être des saints [ ] s'efforcent (lignes 23 à 24). Par conséquent, dans ce combat, il ne s'agit pas de chercher à transformer les Hommes, mais de les aider à vivre le mieux possible. C'est une morale de l'action fondée sur le refus de la résignation à la souffrance et au mal. [...]
[...] Une fête nocturne Ce texte présente le tableau d'une ville la nuit avec des jeux d'ombres et de lumières : du port obscur montèrent les 1res fusées (ligne ; les fermes multicolores s'élevaient [ ] ciel (ligne 11). Depuis la terrasse, Rieux perçoit des bruits de joie venant de la ville longue et sourde exclamation lignes 2 et 3 ; des cris d'allégresse ligne 27). Seules ces perceptions auditives témoignent dans le texte de la présence de la population oranaise caractérisée essentiellement par le lexique de la joie allégresse ligne 27 ; réjouissances ligne 2 ; foule en joie ligne 29 ; heureuse ligne 37). [...]
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