A la scène 1 du second acte, devant Auguste, Maxime soutient la thèse inverse de celle de Cinna. Maxime argumente en faveur de la liberté romaine (soutenue par Cinna au premier acte), tandis que ce dernier conseille à Auguste de rester sur le trône (pour ne pas perdre la gloire du régicide devant lui assurer la main d'Émilie). Maxime n'emporte pas l'adhésion puisque ce sont les arguments de Cinna qui font mouche. Pourtant, comme par contradiction, il avait pris la tête de la conjuration aux côtés de Cinna (vers 246) pour mériter Émilie par un grand exploit (vers 724).
Maxime se présente comme un faire-valoir de Cinna puisqu'il se trouve dans la même position que lui mais sans l'agrément d'Émilie et que ses arguments, totalement contraires de ceux de Cinna, échouent.
[...] Les mots n'ont finalement aucun poids, ils ne se concrétisent pas en acte. L'équilibre de la fin de la pièce est le même que celui du début. Rien ne garantit à Auguste que les personnages ne fomentent pas un nouveau complot hormis leurs propos dont on a mesuré la valeur . [...]
[...] L'empereur placé face à un gouffre d'ingratitude se devra d'avoir une réaction sublime afin de donner l'exemple et élever l'âme de ceux qui appartiennent à la génération de ses enfants comme un père magnanime. Maxime, le dernier repenti Dès après le départ d'Émilie, Maxime est rongé par la culpabilité et les remords. Il n'attend pas la clémence d'Auguste pour se repentir, car la révolution de son âme est déjà faite. Pourtant, il n'endosse pas directement ses responsabilités. Pour lui, Euphorbe est responsable de sa chute. Le fait de sacrifier Euphorbe avant de se tuer lui-même ne le purifiera pas (vers 1422). [...]
[...] Maxime, le traître Les motifs de la trahison de Maxime sont la jalousie, le dépit et l'influence exercée par Euphorbe. La présence d'Euphorbe, qui s'apparente à celle d'un mauvais génie s'insinuant dans la conscience de Maxime, montre combien il a été difficile pour Corneille de rendre cohérente la volte-face de Maxime qui, paraissant généreux au début, tombe au plus basse dans la lâcheté. L'argument de Maxime, accusant Cinna d'agir pour lui plutôt que pour Rome, ne se comprend que si l'on considère sa jalouse rage comme l'expression de la dissimulation de son propre amour. [...]
[...] Or, à ce stade, Cinna, Émilie et Maxime sont prêts à assumer les excès de leur âme et la volition du meurtre. Cependant, rien n'a été consommé, puisqu'aucun d'entre eux n'a agi : tous n'ont fait que parler, ne se sont que payés de mots. Auguste, placé face à l'étendue formelle de la lâcheté et de l'ingratitude totale de tous les personnages repentis (Maxime étant le dernier à se présenter face à lui) peut, comme un père débonnaire (de l'église), les absoudre, au moyen de mots sublimes soyons amis Cinna Il n'en coûte à Auguste que des mots qui lui assurent un repentir auquel l'âme de tous les personnages aspirait déjà. [...]
[...] Le personnage de Maxime, orateur, traître et repenti, dans Cinna de Corneille Maxime, piètre orateur A la scène 1 du second acte, devant Auguste, Maxime soutient la thèse inverse de celle de Cinna. Maxime argumente en faveur de la liberté romaine (soutenue par Cinna au premier acte), tandis que ce dernier conseille à Auguste de rester sur le trône (pour ne pas perdre la gloire du régicide devant lui assurer la main d'Émilie). Maxime n'emporte pas l'adhésion puisque ce sont les arguments de Cinna qui font mouche. [...]
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