[...] George Perec affirme d'emblée ne pas avoir de souvenirs d'enfance. Singulière façon d'introduire un récit autobiographique !
Orphelin de père et de mère, Perec passa son enfance de foyers en foyers jusqu'en 1945, date à laquelle sa soeur et son mari le prirent sous tutelle. L'absence de souvenirs est pour l'auteur le moyen le plus sûr d'échapper à son trop lourd passé. Une enfance brisée, marquée par le manque et l'absence (...)
[...] Documents et souvenirs se mêlent. Les frontières entre la réalité et l'imaginaire est ténue. Partie II A l'autre bout du monde se trouve l'île de W ; comme le laisse entendre la devise de l'île Fortius, Altius, Citius l'endroit est consacré au culte du sport et de la victoire. La société toute entière est modelée par cette activité, engendrant de graves inégalités et exactions : les citoyens valides et sportifs sont séparés des invalides, des femmes et des enfants. Le narrateur décrit en détails le fonctionnement de l'île de W où le sport y est finalement vécu comme une dictature. [...]
[...] La compétition, loin de favoriser la concorde sociale, entraîne des comportements virulents. Seule la victoire compte. L'individualité est bafoué au profit de la performance : on loue les vainqueurs, on châtie les vaincus. Dans tous les cas, les athlètes sont considérés comme des esclaves. Les femmes sont peu considérées : elles sont mises à l'écart, sélectionnées à la naissance, séquestrées, jugées comme des êtres inférieurs. On les viole à l'occasion des Atlantiades, où les hommes rivalisent de brutalité. Les enfants sont tenus dans l'ignorance. [...]
[...] Plus tard, alors que sa grand-mère et lui se sont réfugiés à Lans-en Vercors, l'auteur raconte comment il subit une punition qui lui parut injuste. Pérec garde un souvenir vif de l'école communale. Dès son enfance, il fit du savoir un fondement de son existence. Le récit autobiographique se clôt par le retour de l'auteur à Paris. Mais il se sent déraciné partout. En rapportant un extrait de L'Univers concentrationnaire de David Rousset, Pérec fait explicitement le lien entre sa fiction et l'Histoire. [...]
[...] Dès lors c'est au narrateur de décider s'il veut retrouver l'enfant disparu et renouer avec son identité. George Perec affirme d'emblée ne pas avoir de souvenirs d'enfance. Singulière façon d'introduire un récit autobiographique ! Orphelin de père et de mère, Perec passa son enfance de foyers en foyers jusqu'en 1945, date à laquelle sa sœur et son mari le prirent sous tutelle. L'absence de souvenirs est pour l'auteur le moyen le plus sûr d'échapper à son trop lourd passé. Une enfance brisée, marquée par le manque et l'absence. [...]
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