Son retour aux Etats-Unis est conditionné par trois événements; l'intensification des problèmes en Chine qui aboutiront à la révolution communiste; son rapprochement avec son éditeur avec lequel elle se mariera en 1935 et son désir de placer sa fille dans une institution lui permettant de vivre au mieux. Grâce aux revenus de ses livres, Pearl Buck et son nouvel époux, Richard Walsh, vont acheter une vieille ferme, Green Hills Farm et adopter six nouveaux enfants (elle avait déjà adopté en 1925, une petite fille, Janice avec son précédent époux) (...)
[...] La nuit, elle rêva d'une main d'homme très chaude qui se posait sur elle Elle ne vit pas l'homme ce printemps-là, mais elle se souvenait de lui. Il reparut un jour au début de l'été. Aucune brise ne soufflait et la chaleur était suffocante. La mère prit son sarcloir, suspendit deux seaux vides sur son épaule et descendit l'étroit sentier qui conduisait à la mare. Il fallait arroser un peu les rizières. Elle poursuivit son chemin sans rencontrer personne. Elle sarcla les plants de riz. Ensuite elle plongea dans l'eau ses deux seaux et les vida dans la tranchée qu'elle venait de creuser. [...]
[...] Elle se leva et se mit à rire un peu, pleurant à demi. Ils entrèrent dans la maison où la jeune mère était couchée sur son lit. La mère examina l'enfant des pieds à la tête, se mit à rire et le contempla de nouveau. Elle leva le petit enfant pour le montrer à la foule qui envahissait la chambre et cria bien haut, riant avec des yeux gonflés de larmes récentes : Voici mon petit-fils ! Fin PERSONNAGES LA MÈRE Au début du récit, la mère est une jeune femme illettrée d'une vingtaine d'années, vivant sur une ferme dont une partie des terres est louée à un propriétaire terrien. [...]
[...] L'aïeule ne pouvait plus avaler ni nourriture ni boisson. La mère cousait sans relâche. Enfin, tout s'acheva. La robe d'ensevelissement écarlate était prête. La vieille créature sourit à son troisième linceul et mourut triomphante. Après le jour de l'enterrement, la mère continua à s'acharner au travail. Elle laissa chacun croire au hameau qu'elle pleurait sa belle-mère, mais c'était un soulagement que de trouver ce prétexte afin de dissimuler ses appréhensions et sa tristesse. Un mois passa et elle eut peur. [...]
[...] Le contact de l'enfant fit naître en elle un ardent désir qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant. Elle cherchait une excuse pour s'éloigner seule lorsqu'elle tenait le bébé dans ses bras. Un peu avant son mariage, le petit pleurnichait et la jeune fille déboutonna sa veste et mit l'enfant à son jeune sein, si frêle. Il s'en empara goulûment et le suça très fort. Un tumulte ébranla sa chair. Cet instant avait amené chez la jeune fille un éveil des sens qui compta davantage peut-être, pour elle, que le mariage lui-même. [...]
[...] Les caractères de chaque personnage sont évoqués avec beaucoup de finesse et de sensibilité. L'auteure connaît la Chine et ses habitants. On sent la véracité dans les espoirs et les joies humbles de cette paysannerie chinoise, ancrée depuis des millénaires dans ses coutumes immuables. Le récit est construit d'une façon linéaire avec très peu de retours sur le passé à l'exception d'un chapitre entier décrivant les émois de jeune fille de la mère et son éveil à la sexualité. Les personnages suivent chacun leur destinée, certains ne l'acceptant que difficilement, d'autres pas du tout ce qui les amènent à poser des gestes insensés comme le fils cadet, parti vivre en ville et fréquentant une jeunesse pétrie d'idéologie communiste qui leur fera perdre la vie prématurément. [...]
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