Les intentions de Paul Krugman à travers ce recueil sont sans aucun doute explicites. Lui qui se plaçait dans les "révolutionnaires" se voit finalement obligé de tenir le "rôle de défenseur des vérités fondamentales" admet-il de lui-même. Ses convictions l'animent et c'est dans l'optique de les faire partager à un plus grand nombre qu'il se retrouve à "jouer les champions d'une théorie économique civilisée face aux barbares intellectuels". Il est indéniable que les motivations premières qui l'ont amené à cette rédaction, outre la volonté de répandre ce qui représente à ses yeux la vérité, prennent naissance dans cette exaspération qui semble l'emporter aux vues des idées communément répandues sur le commerce international.
La thèse principale de Krugman, s'il fallait la simplifier et surtout la banaliser - ce qu'il a pourtant en horreur - est, pour reprendre l'intitulé du livre : La mondialisation n'est pas coupable. Son intention ici est de contrecarrer les idées reçues (nombreuses et pourtant prises au sérieux par beaucoup) qui biaisent la perception d'une grande partie de la population à l'égard du commerce international.
L'ensemble des fausses idées répandues qui exaspère Krugman serait contenu dans la nécessité de redéfinir l'économie Américaine désormais partie intégrante d'une économie mondiale au sein de laquelle la concurrence devient toujours plus difficile. Grossièrement conceptualisée comme la concurrence entre entreprises à plus grande échelle, la concurrence entre Etats serait d'ailleurs le levier pour maintenir le niveau de vie actuel dans un pays donné, ici les Etats-Unis. C'est par ailleurs au nom de ce maintien, voire même de la santé de l'économie nationale en général que la productivité et la qualité des produits devrait être maintenues à un niveau le plus élevé possible. Enfin toujours dans cette optique de concurrence internationale, de compétitivité internationale plus exactement, une intervention étatique en faveur des secteurs à haute valeur ajoutée créerait des emplois. C'est ici, comme argument ultime, l'idée de protectionnisme et surtout d'un Etat interventionniste qui fait surface (...)
[...] Et il a démontré avec brio qu'outre l'engouement pour les débats autour du commerce international, même de la part de personne n'ayant aucune connaissance préalable dans le domaine, des absurdités sont répandues simplement par des personnes éminentes des gouvernements qui nécessitent de légitimer certaines lois. Et la véritable menace imputable au commerce international dans les économies nationales découle en tout état de cause de cette croyance répandue injustifiée, qui, influant sur les dirigeants politiques nationaux, peut modifier leur politique commerciale, qui elle, a des conséquences directes sur l'économie de ces pays. [...]
[...] Ses propos sont cohérents, clairs, explicites. Pourtant, ils manquent cruellement de validation. Par la suite (chapitres intermédiaires) Krugman saura faire preuve d'aboutissement exemplaire dans chacun de ses raisonnements, allant jusqu'à démontrer l'absurdité de certains arguments avancés en les confrontant à la réalité, à des chiffres appropriés. Enfin à partir de la deuxième partie (La théorie économique pour le pire et le meilleur), le moindre argument annoncé est démontré à l'aide d'explications basiques mais non moins essentielles de la logique de commerce internationale. [...]
[...] Je peux assurément me dire convaincue par la plupart des démonstrations présentes dans l'ouvrage, je pense donc globalement être d'accord avec Krugman et sa vision du commerce international, même sa nouvelle théorie du commerce internationale qui veut que les échanges soient tirés davantage par les économies d'échelles plutôt que par les avantages comparatifs, et surtout, que les marchés internationaux soient normalement en situation de concurrence imparfaite. Mais il n'en reste pas moins que je m'en sens plutôt proche en ayant été convaincue démonstration après démonstration. IV) critique personnelle Sans conteste moins endoctrinée que j'escomptais l'être en débutant cette lecture, c'est en revanche avec un intérêt sincère et un profond respect pour la conviction démontrée que j'ai achevé ces pages. [...]
[...] De toute manière de part ses démonstrations chiffrées quasi omniprésentes, aucune lacune ne se fait ressentir de ce côté là. Les seules exceptions sont soit dans le premier chapitre (où l'argumentation n'était pas toujours démontrée), soit lorsque l'auteur prend comme explication ultime sa conception, c'est-à-dire lorsque l'on est dans l'opposition d'idées, de concepts, bien loin des considérations chiffrées, ou enfin, troisième et dernier cas de figure : lorsque, notamment dans les deux derniers chapitres, Krugman admet que ses démonstrations précédentes ont été suffisantes sur certains aspects, auquel cas il se permet à juste titre un renvoi vers les chapitres précédents. [...]
[...] A cela s'ajoute la foi en une productivité bénéfique dans la mesure où elle augmente les capacités de production (et donc de consommation) ; mais également en ses revers redoutés : la croyance qui véhicule l'idée qu'un retard de productivité nationale (ainsi qu'une baisse de qualité) par rapport à la productivité des autres pays du commerce international dans une branche concernée serait désastreux dans la mesure où il engendrerait un déficit commercial incurable, un chômage à gde échelle, voire même un effondrement économique pour les plus pessimistes. Puis, Paul Krugman réfute également l'idée qui voudrait que l'intérêt économique national serait au niveau des secteurs à forte valeur ajoutée, comme s'il était logique que, car plus lucratifs, un intervention en leur direction en serait bénéfique. Enfin, quand bien même une majorité de ces partisans de cette nouvelle doctrine dominante auraient du mal à l'assumer, la plupart de leurs ‘rhétoriques' s'achèvent sur cette nécessité apparente d'un nouveau partenariat. [...]
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