Les buts recherchés par les différents participants à la rédaction de cet ouvrage, sous la direction de Serge Paugam, sont les premières idées fortes qui ont guidés leur démarche. Leur désir a été multiple : mettre à la portée de tous la compréhension qu'ils ont acquise grâce à leur savoir mais aussi à leur réflexion commune sur les différents thèmes et domaines en lien avec la solidarité, proposer un inventaire des inégalités dans une perspective de globalisation puis des pistes de réflexion et d'action dans le but de participer au débat afin de trouver des solutions pour diminuer les inégalités sociales tout en maintenant l'efficacité économique (...)
[...] Ainsi apparaissent des définitions des limites de la liberté, des réflexions sur la libre concurrence et ses effets inhumains, sur le développement de coopératives organisées pour favoriser la solidarité économique, sur la nouvelle notion de dette sociale envers les ancêtres et envers chacun, sur les possibilités de contrat entre l'individu et la société, sur le rôle de l'État censé sanctionner plutôt qu'opprimer en proposant le garantisme qui est une mutualisation des risques et des avantages sociaux. Le solidarisme représente un prélude à l'État social car il propose une socialisation partielle pour éviter la détresse absolue et la grande pauvreté grâce à une position intermédiaire entre le libéralisme et le collectivisme. En ce sens, Dubet relève les premiers efforts faits sous l'école républicaine en direction de l'égalité, et ceci dans un esprit de solidarité et d'équité qui a consisté à ouvrir l'école à tous, puis les améliorations constantes de l'offre scolaire qui s'est réellement démocratisée. [...]
[...] Dubet, quant à lui et dans le même ordre d'idée, détaille les contradictions du système scolaire actuel basé sur le principe de méritocratie qui ne reconnaît pas l'importance du milieu de naissance sur la capacité à réaliser de bons résultats scolaires. En ce sens, Dubet insiste sur la responsabilité sociale dans les échecs scolaires des individus de milieux défavorisés. De plus, il cite l'exemple des ZEP qui illustre le problème de la stratégie de catégorisation comme aide sociale qui a comme effet secondaire de stigmatiser les personnes en difficulté scolaire. La crainte de voir l'efficacité économique lésée par la solidarité sociale est bien réelle. [...]
[...] Relégués dans des institutions de seconde zone, ils sont alors stigmatisés et traîneront souvent toute leur vie le double handicap que représente la catégorisation, la stigmatisation et la faible possession de capitaux échangeables dans le monde du travail. Je proposerai alors qu'il soit institué de façon systématique dans chaque école un endroit ou, très tôt, les écoliers en difficulté se verront proposer un petit bilan de situation. Celui-ci servirait à déterminer les difficultés de l'élève et à lui apporter, de façon gratuite, tout le soutien scolaire dont il aurait besoin pour ne pas décrocher du système. [...]
[...] Sous la direction de Serge Paugam 2007. Repenser la solidarité. L'apport des sciences sociales. Paris : Presse Universitaires Françaises Le lien social Introduction : Serge Paugam (2007), Les fondements de la solidarité Conclusion : Serge Paugam (2007), Vers un nouveau contrat social ? Article choisi : François Dubet (2007), Existe-t-il une justice scolaire ? [...]
[...] Plusieurs points des thèses de Durkheim se retrouvent dans le texte de Dubet sur le thème de l'école. Ainsi, les dysfonctionnements de l'école explicités par Dubet peuvent provoquer les répercutions citées comme pathologies des sociétés modernes, par exemple : les défauts de complémentarité de la solidarité représentés par la faible utilité sociale de certains diplômes, la dévaluation de certains autres ou la remise en question générale de l'utilité des formations au vu de l'importance des situations de précarité et de chômage. [...]
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