A l'exception de Une jeunesse, tous les récits de Patrick Modiano sont écrits à la première personne. En outre, le « je » de ses livres lui ressemble souvent énormément (il a parfois le même âge, la même taille... que Modiano). Toutefois, il ne faut pas lire les oeuvres de Modiano comme des autobiographies, mais plutôt comme des autofictions. Dans ses livres, comme le dit très justement Thierry Laurent, « son propre destin est, sous des formes diverses et à des degrés différents, fictionnalisé. » (...)
[...] Certains livres sont cependant plus autobiographiques que d'autres (c'est-à- dire que la part autobiographique y est proportionnellement plus importante que celle de la fiction), comme Livret de famille, Remise de peine ou Fleurs de ruine, sans être pour autant de véritables autobiographies. Ainsi, sur la quatrième de couverture de Livret de famille (1977), il est écrit : Quatorze récits où l'autobiographie se mêle aux souvenirs imaginaires ce qui montre bien que dans l'œuvre de Modiano, il y a une véritable tension entre autobiographie et fiction Thierry Laurent, L'œuvre de Patrick Modiano : une autofiction (Presses universitaires de Lyon, 1997) Un pedigree : 2. Présentation : L'auteur éprouve, nous l'avons vu, quelques réticences à l'égard de l'autobiographie. [...]
[...] Patrick Modiano et l'écriture automatique 2. Présentation de Un pedigree 3. Résumé de Un pedigree 4. Analyse de Un pedigree Travail : 1. Patrick Modiano et l'écriture autobiographique : A l'exception de Une jeunesse, tous les récits de Patrick Modiano sont écrits à la première personne. En outre, le je de ses livres lui ressemble souvent énormément (il a parfois le même âge, la même taille que Modiano). Toutefois, il ne faut pas lire les œuvres de Modiano comme des autobiographies, mais plutôt comme des autofictions. [...]
[...] Il se retrouve donc souvent dans des pensionnats de province ou confié à des amis de ses parents, parents pour lesquels il éprouve malgré tout une certaine tendresse, mêlée de pitié. Bref, une enfance et une adolescence très tristes, dont il sera sauvé in extremis par la littérature, comme le soulignent les dernières lignes du livre : La menace qui pesait sur moi pendant toutes ces années, me contraignant à être sans cesse sur le qui-vive, s'était dissipée dans l'air de Paris. J'avais pris le large avant que le ponton vermoulu ne s'écroule. [...]
[...] Comme Simenon, Modiano livre ici des clés essentielles de son univers romanesque. Ainsi, Un pedigree éclaire a posteriori la genèse de l'œuvre de Modiano. Difficile, pour un lecteur assidu de l'œuvre, de ne pas faire le rapprochement entre les événements relatés dans Un pedigree et certaines situations, certains personnages de ses romans. Modiano le reconnaît volontiers dans un entretien accordé à Gallimard à l'occasion de la sortie du livre : Presque chaque paragraphe de ce livre peut se retrouver dispersé dans mes autres livres, et transposé dans l'imaginaire. [...]
[...] Quant au style, le mot qui revient le plus souvent sous la plume des critiques est sécheresse Peu d'émotions affleurent (à quelques rares exceptions près, notamment lorsqu'il parle de la mort de son frère). C'est sur le ton du constat qu'il s'exprime : son récit est presque saturé de noms de personnes et de lieux, de dates d'une incroyable précision. Comme le dit si justement Michel Grisolia, après avoir travaillé dans le flou, Modiano, magistral chef opérateur d'un film à épisodes des années quarante, fait le point. (Lire, février 2005). [...]
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