A une passante, Baudelaire, sonnet, rencontre tragique de la beauté, coup de foudre malheureux
- Cadre du récit mais aussi actant.
- Métonymie qui renvoie à une foule bruyante, populaire, vulgaire. La rue est aussi le lien de l'imprévu, du danger.
- Personnification de la rue qui crée une atmosphère oppressante renforcée par l'intensité d' « assourdissante » (v.1).
[...] Le désespoir s'exprime par les procédés suivants : - Idée d'une perte irrémédiable fugitive v.9, ne te verrai-je plus v.11, tu fuis v.13) - Accumulation et double gradation (v.12) qui montre l'éloignement de la femme et de l'espoir de la revoir - Multiplicité des points d'exclamation pour montrer la douleur lié à cet évènement - Point d'interrogation (v.11) comme si le poète ne pouvait se résoudre à la perte de cette femme - Tragique de l'amour impossible exprimé (v.14) par l'irréel du passé j'eusse aimée ; interpellation de l'absente (v.11-13-14) comme une proximité fantasmée par le poète de même que la complicité indiquée au v.14 - Parallélisme et chiasme (v.13) entre je et tu (séparation, opposition entre les deux) II/ Une scène ambivalente L'ambivalence de la femme Le pouvoir de séduction de la femme est lié à sa beauté, à sa grâce, à sa noblesse. Mais il repose aussi sur un autre élément en grand deuil douleur majestueuse v.2) c'est-à-dire que la séduction est liée à la douleur et à la mort. Le mot douleur est apposé à une femme. On peut remarquer la rime statue tue et la rime majestueuse fastueuse ainsi que le mot tueuse qu'on entend dans la rime dans les deux derniers mots cités. Le regard de la femme représente un danger ouragan v.7, plaisir tue v.8). [...]
[...] Le texte présente le rapport du poète au monde. Il est oppressé par la laideur du monde où il ne trouve pas sa place en quête d'une beauté qui le fera renaître c'est-à-dire accéder à un monde nouveau (v.10). Mais cette beauté est inaccessible : on ne peut que l'entrevoir (un éclair), c'est une idéal qui ne correspond pas à la vie réelle (d'où le v.11 : dans l'éternité un autre monde, un au-delà). C'est donc un rapport tragique du poète au monde : impossible de l'idéal qui s'exprime dans de nombreux poèmes de Baudelaire. [...]
[...] L'ambivalence de l'amour L'amour est associé à la folie, la démesure et la mort Violence des métaphores je buvais dans son œil (v.6-7) : image de la fascination mais aussi d'une dévoration monstrueuse ; crispé comme un extravagant (v.6) : folie, malaise, paralysie Double oxymore (v.8) entre douceur fascine et plaisir tue accentué par le parallélisme ; l'amour est inséparable du danger et de la mort Le regard qui tue (v.10) est aussi celui qui fait renaître III/ Un poème symbolique Une femme abstraite La femme apparaît comme irréel, abstraite. Sa description ne fait pas apparaître de détails précis : seuls sa silhouette, sa démarche, ses gestes sont évoqués. C'est une femme spectrale : silencieuse (contraste avec la rue), vêtue de noir, associée à la mort (en grand deuil). Son passage fait penser à une apparition furtive qui s'évanouie aussitôt éclair fugitive v.9) Une scène ambivalente La femme, plus qu'une femme réelle, apparaît ainsi comme l'allégorie de la beauté. [...]
[...] Mais le moi s'oppose aussi à la femme : opposition de la femme active, qui agit (mouvement de la femme) et l'immobilité de moi («crispé v.6) Fin du récit (v.9) ; métaphore de l'éclair pour désigner le passage de la femme ou un échange de regard ; cette métaphore souligne l'aspect à la fois intense et bref de la rencontre Métaphore de la rupture du contact ; disparition de la femme, désespoir du poète : c'est un mort qui ferme le récit et ouvre la plainte. [...]
[...] A une passante - Baudelaire Problématique : Comment ce sonnet exprime-t-il la rencontre tragique de la beauté ? Un coup de foudre malheureux Poème structuré en deux parties distinctes séparées par le tiret du vers 9. Le récit de la rencontre Dans les quatrains, il y a 3 phrases qui correspondent aux 3 parties du texte. La rue Cadre du récit mais aussi actant Métonymie qui renvoie à une foule bruyante, populaire, vulgaire. La rue est aussi le lien de l'imprévu, du danger. [...]
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