Edmund White vient de publier, chez Bloomsbury publishers, New York City, un nouveau volume de mémoires dans lequel il évoque ses années parisiennes entre 1983 et 1999. Une occasion pour lui de caractériser, avec une lucidité tendre et souvent drôle, la culture française et surtout parisienne face à la culture américaine, notamment new-yorkaise.
[...] Mais le neuf est vite oublié, surtout en France. Beaucoup d'innovateurs sont placés dans la lumière avant même de la savoir. Ils n'ont pas à attendre les années de la maturité comme aux USA. Mais beaucoup d'idées jadis nouvelles (féminisme, libération gay) ne sont guère intéressantes ou révolutionnaires puisqu'elles sont traitées comme la dernière mode de l'année, ni plus ni moins, et vite balayées par la mode ou l'idée suivante. Une mode chasse l'autre. La mode est ce qui se démode. [...]
[...] Ses artistes n'étaient donc plus aussi estimés, mondialement parlant, qu'auparavant. Ce n'était pas un accident si Louis XIV avait pu imposer et faire consacrer dramaturges comme Molière ou Racine, son architecte Mansard, son jardinier Le Nôtre. La gloire des artistes accompagne la domination mondiale. Les États unis à leur apogée dans la période d'après-guerre ont pu vendre au monde entier un mouvement artistique intrinsèquement peu excitant comme l'expressionnisme abstrait. Du dernier mot Pour Edmund White, en France, les institutions ont toujours le dernier mot. [...]
[...] Paris vu par Edmund White dans ses mémoires : Inside a Pearl, My Years in Paris Edmund White vient de publier, chez Bloomsbury publishers, New York City, un nouveau volume de mémoires dans lequel il évoque ses années parisiennes entre 1983 et 1999. Une occasion pour lui de caractériser, avec une lucidité tendre et souvent drôle, la culture française et surtout parisienne face à la culture américaine, notamment new-yorkaise. De la sexualité Pour White, on couchait beaucoup à Paris dans les années 1980. [...]
[...] Le sens de la formule est plus important. À New York, il est plutôt bien vu et valorisant d'amener des gens hors de leur champ de compétence en développant des idées intéressantes. En France, développer est jugé rébarbatif. Il faut frapper fort, juste, faire mouche. Aller à l'os. Pas d'explications. Des genres littéraires Les Français sont pour White opposés à l'idée de gay fiction Ce sont pourtant les Français qui ont inventé le genre. La France est opposée à la notion de politiques identitaires et encore plus à celle d'une littérature dédiée à des groupes spécifiques d'intérêts. [...]
[...] Les Français vont du spécifique au général. Toutes les histoires de Proust vont du spécifique au général. Les Français sont très protecteurs avec les réputations familiales. Mais ils sont aisément mystifiés par les confessions et les terribles histoires d'enfance. Les Allemands sont souvent maladroits avec les Français, mais ces derniers sont toujours impressionnés par la philosophie, l'art, la musique et la littérature allemands. De la légèreté Milan Kundera et Italo Calvino aiment la légèreté dans leur écriture. Ils ne l'estimeraient peut-être pas autant, nous dit White, s'ils ne vivaient pas l'un comme l'autre (à l'époque) à Paris. [...]
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