Le temps supposé du récit est 1601-1621. Il y a néanmoins un refus de la fresque historique, le récit autobiographique niant tout ou presque de l'Histoire de France à cette époque, pourtant mouvementée.
Le page est une des figures traditionnelles de la littérature : c'est le polisson, le garnement. Un page est un enfant de bonne condition placé dans une maison de renom pour y faire son apprentissage d'homme de Qualité. Or, le page disgracié est ici éloigné de son maître, de sa maison, suite à une faute : il perd les privilèges et les avantages de sa condition.
Aux yeux du lecteur, le « je » semble constamment confronté à l'adversité : l'amitié des autres lui est préjudiciable, il est dupé ou bien se laisse embarquer dans une mauvaise histoire ou dans une bagarre, par excès de confiance en lui, ou en les autres ; il va de maître en maître, car aucun emploi lucratif n'est à sa portée ; il n'est jamais aussi malheureux que lorsqu'il s'est voulu libre. Bien que les catastrophes de la vie du page lui semblent toujours extérieures, il se pourrait qu'elles masquent en fait sa propre (ir)responsabilité : il n'a ni dessein, ni projet, il se laisse seulement ballotter par la vie même. Le philosophe tente pourtant de l'amener à réfléchir sur sa tendance à suivre ses inclinations, ses sens, comme bon lui semble. (confère page 12 de la préface). Le page est imbu de lui-même, cherche à se créer l'illusion d'être quelqu'un d'important (confère le long épisode de la jeune maîtresse anglaise), alors que chez lui, le goût du vice est prononcé, et il a plutôt tendance à faire des bêtises en être irresponsable plutôt qu'à faire de grandes actions, tel un héros.
[...] L'autre page, écuyer, devient si fou de jalousie qu'il tente d'assassiner le page. On apprend que notre héros se nomme Tristan (ce qui pousse le lecteur à prendre le récit autobiographique pour une authentique biographie de l'auteur). Le problème est que ce jeune homme accorde de plus en plus de crédit à sa future condition de riche, grâce à la fortune que l'alchimiste va pouvoir lui fournir en créant de l'or. Celui-ci ne donne pourtant aucun signe de vie, et ne l'a toujours pas rejoint sur le sol anglais, après avoir largement dépassé le délai fixé avant leurs retrouvailles. [...]
[...] Victime du mal de mer pendant le voyage, il en utilise, et se sent immédiatement mieux. Cela venant à se savoir sur le navire, il en vient à soigner un riche maître d'hôtel. Une fois sur la terre ferme, il se rend chez l'ami du philosophe, décidé à l'attendre, et est chaleureusement accueilli chez le maître d'hôtel auquel il est venu en aide au cours de la traversée. Chez cet ami, il fait la rencontre d'une femme, mariée à un marchand alcoolique, et celle- ci, soûle, tente de le séduire. [...]
[...] La cousine de cette jeune fille s'entiche de notre page lors d'une de ses visites, ce qui rend sa jeune maîtresse à la fois jalouse et soupçonneuse ; elle pique de grandes crises contre notre héros. Le page lui déclare alors son amour et lui dévoile sa véritable condition, son identité (ses origines, sa vie à la Cour de son premier maître et lui fait la promesse que, dans trois mois, il viendra la demander en mariage, accompagné d'un grand équipage. Leurs amours progressent. Les cadeaux pleuvent sur notre héros, offerts par la jeune fille. [...]
[...] Au cours de son périple, il rencontre un homme étrange, qu'il surnomme le philosophe qu'il découvre, en faisant semblant de dormir, capable de CREER de l'or. Cet homme, alors que le jeune page tente de convaincre cet alchimiste de le laisser l'accompagner, persuadé qu'il fera sa fortune, demande à notre héros de prendre le bateau pour l'Angleterre, en promettant de le retrouver là-bas, chez un ami. Le page embarque, se laissant convaincre. L'homme lui donne, avant son départ, de la pastille-remède. [...]
[...] Nous savons seulement qu'il vit au service d'un jeune prince, son premier maître, et qu'il profite du fait que ce dernier ait un précepteur pour faire sa propre éducation. Le jeune page, notre héros, fait bien des bêtises, mais il n'est que (très) rarement puni grâce aux interventions de son maître. Il a une addiction aux jeux, notamment aux dés et aux cartes. Il aime raconter des contes pour divertir. Il rencontre un jeune poète qui le pousse plus loin encore dans le vice du jeu. [...]
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