L'histoire du roi Midas est un épisode qui tranche avec les autres récits des Métamorphoses. En effet, ce-dernier est divisé en deux parties, il met en scène deux métamorphoses et utilise deux dieux opposés. Dans la première partie, Bacchus, le dieu du vin et de l'art dionysiaque, souhaite remercier Midas d'avoir accueilli son ami Silène, célèbre pour sa sagesse. Le roi Midas demande donc au dieu d'avoir le pouvoir de transformer en or tout ce qu'il touche et Bacchus, bien que conscient du danger de cette métamorphose, accepte. Ce récit montre donc la métamorphose comme une récompense des dieux et comme quelque chose de très positif (...)
[...] Parmi ces nombreuses histoires, celle du roi Midas, dans le livre XI, nous intéresse plus particulièrement par sa différence avec les autres épisodes et par son côté unique et insolite. Dans une première partie, nous analyserons les deux métamorphoses de Midas et l'opposition entre Bacchus et Apollon. Puis, dans une deuxième partie, nous démontrerons en quoi ce récit contient un intérêt moral et philosophique. Et enfin, dans une troisième partie, nous étudierons en quoi cet épisode illustre l'originalité de l'art ovidien. [...]
[...] L'histoire du roi Midas est un épisode qui tranche avec les autres récits des Métamorphoses. En effet, ce-dernier est divisé en deux parties, il met en scène deux métamorphoses et utilise deux dieux opposés. Dans la première partie, Bacchus, le dieu du vin et de l'art dionysiaque, souhaite remercier Midas d'avoir accueilli son ami Silène, célèbre pour sa sagesse. Le roi Midas demande donc au dieu d'avoir le pouvoir de transformer en or tout ce qu'il touche et Bacchus, bien que conscient du danger de cette métamorphose, accepte. [...]
[...] L'histoire du roi Midas présente donc aux lecteurs deux métamorphoses contradictoires mais aussi deux dieux particulièrement opposés. En effet, Bacchus est un être divin qui représente le désordre et l'anarchie, alors que Apollon symbolise l'ordre et l'harmonie. Les deux récits de Midas établissent ainsi un duel entre ces deux dieux et renforcent la notion d'opposition entre les deux métamorphoses. L'épisode du roi Midas présente également un intérêt moral et philosophique car il propose, au-travers des différentes péripéties de cette histoire, une réflexion sur l'Homme et les métamorphoses et donne une leçon de sagesse. [...]
[...] Selon Ovide, l'art a une dimension religieuse, car il donne la vie et permet sa créer une harmonie dans le monde. Nous pouvons retrouver cette idée dans le récit d'Orphée, dans le livre qui par sa lyre enchante et envoûte même le dieu des Enfers. L'histoire du roi Midas est donc un prétexte pour l'auteur pour rappeler sa vision artistique et pour démontrer sa modernité. L'épisode du roi Midas est original par les deux métamorphoses qu'il nous présente, par son côté philosophique et moraliste et par sa vision artistique ovidienne, principalement présente dans la seconde partie de l'histoire. [...]
[...] L'histoire du roi Midas révèle non seulement l'originalité de l'écriture d'Ovide, mais aussi sa modernité face aux autres auteurs de son temps. En effet, tout au long des XV livres des Métamorphoses, Ovide nous présente une multitude de registres comme le registre élégiaque avec Orphée et Eurydice, le tragique avec Myrrha et son père, l'épique avec la tempête de Céyx et Alcione ou encore le pathétique avec Pygmalion et Galatée. De plus, dans le récit de Midas, Ovide utilise principalement le registre comique en nous décrivant précisément le ridicule et la légèreté de ce roi face aux dieux, ce qui renforce l'aspect de dérision et du manque de sérieux de l'auteur dans son apologie d'Auguste. [...]
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