Voyage aux pays du coton, petit précis de mondialisation. Un roman dans un style très académique qui caractérise Erik Orsenna. L'auteur nous fait voyager du Mali à la Chine en passant par le Texas, la France, le Mato Grosso afin de nous montrer la place et le rôle qu'occupe le coton dans les sociétés de par le monde. Un simple morceau de tissu en coton qui est le fil conducteur, le personnage principal et dont l'auteur nous invite à suivre les traces : les origines, les lieux et les enjeux de sa production à l'heure de la mondialisation (...)
[...] et les plus avantagés n'hésitent pas à se servirent d'arrangements pour fuir les rigueurs et volatilités du marché. Il n'existe pas d'égalités dans le marché. La liberté du commerce prônée par tous n'est respectée par aucun. C'est une course contre le temps et avec le temps. Un coton qui, finalement, a perdu de sa qualité d'unificateur. On le tisse mais le lien qu'il forgeait a perdu de sa vigueur. Fait de fils et de liens, c'est finalement tout ce qui reste de ce petit morceau de coton . [...]
[...] L'Afrique vit pour le coton. Après la décolonisation, la compagnie devient malienne. Mais l'impératif est toujours le même : produire plus. Au Mali, le coton est la locomotive du développement Alors pour lui, on défriche, on ne cultive que lui. Il garantit un certain revenu. Alors on le dit facteur de paix et de bonne entente. Grâce à lui, le crédit s'est développé. Les insecticides sont indispensables même si les prix sont garantis. Oui, le crédit a développé la région du coton. [...]
[...] Les producteurs ne peuvent pas dépasser 25 hectares. Le développement reste alors très lent. Trop lent. Pourquoi alors se battre pour le coton? Tout simplement car dans le coton, on peut tout faire, de l'agriculture à la finance Et d'en conclure, quand le coton va bien, c'est que le monde est calme et digne L'Ouzbékistan. L'Himalaya, spectacle grandiose digne d'une carte postale. Le pays des oasis, tant irrigué. La patrie d'Avicenne et Tamerlan est le 2e exportateur mondial de coton. [...]
[...] Là où il n'est pas, le pays est pauvre. La privatisation règne désormais : c'est l'ennemi farouche Koutiala. Le Paris de l'Afrique Couleurs, bonne humeur, enseignes florissantes. Mais sale, couvert d'immondices. Là-bas, six usines tournent en permanence. Le coton. Des camions se suivent, les heures aussi où des ouvriers effectuent un travail acharné, fatiguant. Les camions attendent. Ils sont des centaines. Deux mois de récoltes, le reste d'attente. On vit dans son camion dans l'espérance d'un peu d'action. Alors, pour égayer un peu le quotidien, on en fait une oeuvre d'art de fortune : on les lave, les bichonne. [...]
[...] A la place des milliardaires auxquels s'attendait Mr Orsenna, il fait la découverte de simples petits bourgeois. En fait des subventions vont aux des plus gros fermiers. Lubbock, copie de la Nouvelle Angleterre. Une ville qui vit de l'or blanc. Industries, concessionnaires automobiles, chimistes, usines, universités, motels, supermarchés, assureurs : tous sont dans le coton. Le coton n'est qu'une seule et même famille. Gloire au lobby. Le Brésil, Mato Grosso. Savane brute, sauvage, vulgaire. Un problème au Brésil : les sans terre. [...]
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