Bien qu'il n'ait jamais appartenu au mouvement surréaliste, Jean Cocteau, dans son oeuvre Orphée, propose un poète dont l'image apparaît surréaliste. En effet, son personnage, Orphée, est à la fois rêveur et endormi. De plus, il ne fait pas appel à sa raison et perçoit de ce fait une réalité différente des autres hommes (...)
[...] I Le poète est un être rêveur Le poète apparaît dans le livre de Jean Cocteau comme un être rêveur. En effet, de nombreux éléments s'apparentent aux rêves, comme les décors qui semblent tout droit sortis de l'imaginaire. Par exemple, après s'être endormi chez la Princesse, Orphée se retrouve dans un lieu qui mêle à la fois des tertres de sables à des dunes enneigées et des sentiers entre les buissons. De plus, Orphée évoque à plusieurs reprises qu'il est endormi. Comme lorsque par exemple, il découvre sa femme morte. [...]
[...] L'image du poète qui se dégage du livre est donc fortement influencée par les idées des Surréalistes, même si Cocteau n'a jamais fait partie de ce groupe. Un poète est plus qu'un homme rappelait Heurtebise à Orphée pour le pousser à traverser le miroir : ce thème de la traversée, du passage dans un autre monde, ou plutôt dans une perception différente de la réalité est au cœur du livre mais aussi du film. Il s'agit d'ailleurs non seulement d'une œuvre sur la poésie mais d'une œuvre elle-même poétique. Cocteau nous impose d'abandonner la raison pour goûter cette histoire pleine de merveilleux. [...]
[...] La raison n'entre pas en compte. II Le poète ne fait pas appel à la raison On peut constater que la raison n'entre pas en compte pour le poète Orphée grâce à plusieurs éléments. Tout d'abord, avec les incessantes questions que le poète pose successivement à la Princesse, ou même à l'ange Heurtebise en essayant de se justifier, de comprendre chaque chose. A chaque fois, la réponse est la même : il n'y a pas de raison à tout cela. Cela se passe, voilà tout. [...]
[...] On le voit notamment, lorsque Heurtebise et Orphée descendent dans la Zone, sorte de limbes, et qu'Orphée croise un vitrier. Ce dernier, aveuglé, ne se rend pas compte qu'il n'appartient plus au monde des vivants. Heurtebise qualifie cette ignorance par une déformation professionnelle En effet, les hommes sont tellement absorbés par des choses matérielles qu'ils en oublient les valeurs de la vie et s'enferment eux même dans leur ignorance, comme en pensant plus à leur travail, qu'au sens de leur vie, par exemple. De plus, une nouvelle réalité est présentée par la vision du poète. [...]
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