• Le poème « Le voile » dans Les Orientales de Victor Hugo (Le livre de poche, Classiques de poche, 2000, p.114-116)
• Un extrait de Voyage en Orient de Nerval (Gallimard, 1998, p.145-147).
Les deux textes que nous avons ont tous les deux pour thématique le voile porté par la femme orientale. Il faut commencer par rappeler que les visions que nous avons sont dans les deux cas, celles d'auteurs occidentaux du XIXème siècle. Nous pourrons ainsi nous demander comment l'auteur influence t'il volontairement et/ou involontairement son texte ?
Dans un premier temps nous allons étudier le poème « Le voile » dans Les Orientales de Victor Hugo (Le livre de poche, Classiques de poche, 2000, p.114-116). Puis, dans un deuxième temps il sera question d'un extrait de Voyage en Orient de Nerval (Gallimard, 1998, p.145-147). Dans un dernier temps, il s'agira d'une synthèse des deux textes.
[...] Malgré son désir de ne pas s'intéresser au thème, nous allons justement l'étudier. Victor Hugo ne connaît pas le véritable Orient, il n'a jamais voyagé. Il s'agit donc d'une vision fantasmée. Sans compter qu'au XIXème siècle la connaissance de l'Orient était moins bonne que celle que nous avons aujourd'hui, bien que l'approche soit plus optimiste. Victor Hugo nous dresse pourtant un portrait très sombre de l'Orient dans ce poème, plus particulièrement de la religion associée à l'Orient : la religion musulmane. Il veut montrer la cruauté de cette dernière. [...]
[...] Ce nous amène à parler de l'accessibilité des femmes. Nerval qui considérait au départ que le voile était un frein à l'approche ne le considère plus comme un obstacle à part entière. Il pense que les femmes occidentales ne sont peut-être pas voilées mais qu'elles sont toujours hors d'accès aux hommes qui voudraient les approcher. Les femmes orientales sont plus accessibles selon lui : n'est-il pas encourageant de voir qu'en des pays où les femmes passent pour prisonnières, les bazars, les rues et les jardins nous les présentent par milliers, marchant seules à l'aventure, ou deux ensembles, ou accompagnées d'un enfant ? [...]
[...] Ses frères la préfèrent morte et voilée de n'importe quelle manière, même au sens figuré que vivante avec le risque que le voile ne se soulève encore une fois. Synthèse Nous nous trouvons face à deux auteurs occidentaux de la même époque : le XIXème siècle et évoquant le même sujet : le voile en Orient. Pourtant, les deux visions que nous avons sont totalement différentes, tout comme les deux démarches. Victor Hugo ne se rend pas sur place, comme nous l'avons vu son objectif n'est pas de découvrir l'Orient, il le prend simplement comme thème sans chercher à dire la vérité. [...]
[...] Arrêtons-nous, et cherchons à soulever un coin du voile austère de la déesse de Saïs. D'ailleurs, n'est-il pas encourageant de voir qu'en des pays où les femmes passent pour prisonnières, les bazars, les rues et les jardins nous les présentent par milliers, marchant seules à l'aventure, ou deux ensemble, ou accompagnées d'un enfant ? Réellement, les Européennes n'ont pas autant de liberté : les femmes de distinction sortent, il est vrai, juchées sur des ânes et dans une position inaccessible : mais, chez nous, les femmes du même rang ne sortent guère qu'en voiture. [...]
[...] Ni Victor Hugo, ni Nerval ne semble la comprendre, bien que le second y mette un peu plus de bonne volonté que le premier. Nerval réduit l'aspect religieux du voile, il ne comprend pas vraiment puisqu'il transforme ce caractère religieux en caractère érotique : ce qui n'a bien entendu aucun rapport. Il fait également une confusion volontaire ou non dans son texte : il parle de nonnes gracieuses Nous pouvons donc nous demander s'il parle de nonne pour permettre à ses lecteurs de mieux comprendre à travers des représentations qu'ils connaissent ou s'il fait cette confusion à cause d'une incompréhension de la religion, et des différences entre elles. [...]
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