“The work is rather too light & bright & sparkling; - it wants shade;” (p.273). Cette citation tirée d'une lettre de Jane Austen à sa sœur Cassandra illustre en premier lieu la forte complicité qui unissait ces deux sœurs. La forte sincérité entre ces deux personnes permet ainsi un accès direct au regard que Jane Austen portait sur son œuvre. Le sentiment d'insatisfaction exprimé ici concerne l'ouvrage intitulé First Impressions, qui après avoir été remanié par l'auteur donnera lieu au roman Orgueil et Préjugés. La critique émise ici met en évidence deux éléments opposés qui sont d'un côté : « bright and sparkling », et de l'autre : « shade ». A travers cette opposition d'ombre et de lumière on peut y voir un parallèle entre deux types de romans distincts, d'une part le roman sentimental qui se concentre essentiellement sur l'expression d'une affectivité, et d'autre part le roman gothique qui se compose le plus souvent de personnages malfaisants et d'environnements lugubres (...).
[...] Au-delà des personnages, les châteaux sont aussi des illustrations de cette société qui évolue. Même si son propriétaire est à la tête d'une immense fortune, la description de Pemberley se démarque très clairement de Rosings. Réussir à situer le château dans un registre semble difficile : Elizabeth turned back to look again ; her uncle and aunt stopped also, and while the former was conjecturing as to the date of the building (p.162-3). On constate ici que tenter de dater le bâtiment nécessite un temps de réflexion, ce qui montre que le lieu est éclectique. [...]
[...] On constate ici une préoccupation de confort qui est preuve de modernité car elle n'apparaît qu'au début du XVIIIe siècle. Par conséquent, même si l'antiquité du lieu est indéniable, l'esthétique de Pemberley témoigne d'une recherche d'équilibre entre antiquité et modernité. Il se démarque donc clairement d'un domaine comme celui de Rosings dont le but est d'éblouir et en même temps de diminuer ceux qui ne sont pas aussi fortunés. Enfin, un autre exemple illustrant cette recherche d'équilibre est la relation entre Darcy et les Gardiner. [...]
[...] Même s'il est au courant que son décès mettra en danger sa femme et ses enfants, il n'a rien mis de côté afin qu'ils puissent subvenir à leurs besoins. Son comportement est également impardonnable lorsqu'il décide de laisser partir Lydia à Brighton : Lydia will never be easy till she has exposed herself in some public place or other (p.151). Cette citation montre l'imprudence dont il fait preuve car tout en sachant que Lydia doit être surveillée de près, il semble ici écarter le risque qu'elle s'enfuie avec un inconnu. [...]
[...] L'intrigue d'Orgueil et Préjugés met en scène des personnages dont les choix pourraient difficilement être envisagés dans l'Angleterre de l'époque. Cela se ressent tout d'abord avec Darcy qui, malgré sa richesse colossale, finit par épouser Elisabeth qui elle n'en a aucune. D'un point de vue financier cette union constitue une perte d'argent pour Darcy alors que cela n'aurait pas été le cas s'il avait épousé Miss De Bourgh. Cet exemple montre une situation hors du commun pour l'époque car l'absence de considération pour l'aspect financier est contraire aux habitudes et appartient plutôt au registre du conte de fées. [...]
[...] Par conséquent, lorsqu'Elisabeth refuse la main de Collins, il faut y voir les conséquences que cela implique car cette décision met toute la famille en grand danger. Même si elle finit par écarter le risque de justesse en épousant Darcy, on distingue à travers cet exemple la présence d'un risque réel encouru par la famille Bennet et dont la seule issue semblait être le sacrifice d'Elisabeth. La présence de ce danger derrière les apparences se remarque également à travers l'attitude de Mr Bennet. [...]
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