Claude Lantier, né en Provence, vécu quelque temps à Paris. À l'âge de neuf ans, il quitte sa mère et Paris pour la petite ville provençale de Plassans où il est accueilli par un vieux monsieur séduit par ses dessins : "que des bonhommes barbouillés autrefois par le mioche avaient frappé." À la mort de ce dernier, il rejoint Paris. Il y retrouve Pierre Sandoz et Louis Dubuche, camarades de collège. Les fins de mois sont difficiles, il vend "de petites toiles achetées des dix et douze francs par le père Malgras [...] il aimait mieux crever la faim que de recourir au commerce."
Claude reçoit ses premières leçons du « père Belloque, un ancien capitaine manchot, qui [...] enseignait les belles hachures aux gamins de Plassans » (p.64 l.6). À Paris, il fréquente pendant six mois, l'atelier de Berthou, célèbre peintre, mais s'oppose à ce dernier. Pour Claude l'œil se gâte à des "copies, qui encrassent pour toujours la vision du monde où l'on vit."
Sandoz est un "garçon de vingt-deux ans, très brun, tête ronde et volontaire, au nez carré, yeux doux, masque énergique, collier de barbe naissante." (p.52 l.12). C'est un ami d'enfance de Claude, ils se sont connus durant leur jeunesse au collège de Plassans. "D'un père espagnol réfugié en France et dirigeant d'une papeterie et d'une mère bourguignonne souffrant d'une paralysie" (p.55 l.1), il n'a pas vécu une enfance facile, car son père est décédé laissant ainsi sa mère dans une situation économique difficile. Depuis sa plus tendre enfance, il se passionne pour la littérature : "Sandoz avait toujours dans sa poche le livre d'un poète."
[...] un surtout, triangulaire, pareil à celui des vitriers, qu'il avait fait fabriquer exprès, le vrai couteau de Delacroix (p.284 l.1). Seul est véritablement artiste celui qui renouvelle notre regard sur le monde. Pour ce motif, à propos du père Ingres dont il déteste la peinture glaireuse Claude tient malgré tout des propos flatteurs : c'est tout de même un sacré bonhomme, et je le trouve très crâne, et je lui tire mon chapeau car il se fichait de tout, il avait un dessin du tonnerre de Dieu, qu'il a fait avaler de force aux idiots qui croient aujourd'hui le comprendre (p.65 l.21). [...]
[...] C'est ça, tout à fait ça, la figure qu'il avait inutilement cherchée pour son tableau, et presque dans la pose (p.38 l.11). Alors l'artiste s'empresse de se mettre au travail et ne s'arrête que lorsqu'il y est obligé. Après ces périodes où l'artiste se grise de son art succèdent des moments de doute conduisant au désastre : Ce fut un meurtre véritable, un écrasement : tout disparut dans une bouillie fangeuse (p.79 l.3) et à l'abandon temporaire de la toile : Quant une de ces crises le détraquait, il n'avait qu'un remède : s'oublier, aller se prendre de querelle avec des camarades, marcher surtout, marcher au travers de Paris, jusqu'à ce que la chaleur et l'odeur de bataille des pavés lui eussent remis du cœur au ventre (p.79 l.20) A certains moments sa douleur se fait violence : quand la toile lui revint, il prit un couteau et la fendit le poing avait tapé en plein dans la gorge de l'autre, un trou béant se creusait là. [...]
[...] (p.400, l.13/14), c'était pour Sandoz un avant- gardiste qui allait révéler la peinture sous un jour encore inconnu mais qui s'est heurté aux incompréhensions des Académies, fermées à toute évolution : Jamais ils ne comprendront que ce qu'on apporte, [ déforme ce qu'on apprend. (P.400, l.15/17). L'écrivain fait d'ailleurs le rapprochement entre Claude et Delacroix, lui aussi révolutionnaire de la peinture. Il a même appris à ‘voir' comme un peintre et imagine quel tableau le peintre aurait pu tirer du cimetière : Un cimetière qu'il aurait compris, avec son enragement de modernité (p.402, l.9/10). [...]
[...] Au Salon des Refusés, les railleries le touchent au plus profond de son être : Un grand froid le glaçait. Son cœur s'était arrêté un moment, tant la déception venait d'être cruelle (p.153 l.22). Toutefois le peintre est lucide, persuadé d'apporter un souffle nouveau : La note claire de son tableau, ce bleuissement dont on se moquait, éclatait parmi les autres. N'était-ce pas l'aube attendue, un jour nouveau qui se levait pour l'art ? (p.157 l.23) Quelques années plus tard, lorsqu'il expose L'Enfant mort puisque son immense tableau est inachevé, il ne supportera pas l'indifférence de la foule qui fait un véritable triomphe à Fagerolles alors que ce dernier l'a copié comme tant d'autres. [...]
[...] "L'Œuvre", Émile Zola - les personnages de Claude Lantier et de Sandoz I. Claude, un peintre tourmenté Claude Lantier, né en Provence, vécu quelque temps à Paris. A l'âge de neuf ans, il quitte sa mère et Paris pour la petite ville provençale de Plassans où il est accueilli par un vieux monsieur séduit par ses dessins : que des bonshommes barbouillés autrefois par le mioche avaient frappé. (p.54 l.20). A la mort de ce dernier, il rejoint Paris. Il y retrouve Pierre Sandoz et Louis Dubuche, camarades de collège. [...]
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