Plongée in medias res, dans la vie des habitants de Lugdunum. On apprend à travers les questions de Luna, esclave qui sert à la taverne, que Sacrovir, riche fabricant de cuir, a retrouvé sa nièce, qu'on s'apprêtait à vendre comme esclave. Plus étrange encore, sa femme avait rêvé de la jeune fille, nommée Toutilla. Une femme hystérique coupe la présentation de l'adolescente aux clients de la taverne : on a empoisonné son bébé et elle accuse Marcurus, le puisatier, chrétien, qui provoque la colère des dieux romains par son hérésie. Tout le monde se disperse mais ses paroles font forte impression. Toutilla s'inquiète car elle-aussi est de confession chrétienne et souhaite trouver le médecin Zénodore. Son oncle refuse, à cause de ses croyances. Avec sa femme Bibulia et sa nièce, il fait des offrandes aux divinités du foyer, pour implorer leur clémence (...)
[...] Encore, le lecteur assiste aux prières des chrétiens dans les catacombes ou leur repas eucharistique qui leur permettent de communier. De même, deux points de vues intéressants sont confrontés dans ce roman : celui des Gaulois de Lugdunum et les Romains qui croient en un panthéon de Dieux, et celui des chrétiens, qui sont monothéistes. Nous avons vu que ce livre préfère une vision subjective, lançant un regard chrétien sur les croyances gréco-romaines et donc méprisant, puisque les rites en deviennent des superstitions païennes et à plus forte raison hérétiques car les chrétiens ne croient qu'en leur Dieu. [...]
[...] Toutilla, au contraire, est horrifiée quand elle trouve un enfant de quelques jours abandonné. Gédémo monte sur la Capitole, grisé par le faste et la puissance, pendant que son amie se rend chez l'évêque. Il est inquiet des mauvaises nouvelles à Lugdunum et de la versatilité de Marc Aurèle, très influençable. Sur le forum, Gédémo rencontre Marcus Julius Séverus, sénateur et ami de son père, qui lui fait visiter la grandeur de Rome. Brennos, lui-aussi se trouve à Rome, et aide le mage Alexandre, proche de l'empereur, dans ses fourberies. [...]
[...] Il n'y a donc pas d'évolution du personnage à proprement parler mais une transformation soudaine. Elle pose une nouvelle fois le problème de roman historique puisque rien n'explique rationnellement cette éloquence soudaine du héros. Il semble donc que tous ces héros bien creux soient mués par une volonté plus grande et toujours aussi subjective de l'auteur, de retracer les martyres de cette année 177 après J.C et la force de la religion chrétienne. Ancrer son récit à une époque précise, réaliste, c'est donner une légitimité aux propos prosélytistes des héros et donner raison à l'avènement du christianisme comme manifestation du règne de Dieu. [...]
[...] Plus tard, ils donnent à Marcia, parente de l'empereur, la lettre Caton fait une bêtise 215) Le lendemain, une procession accompagne le cadavre de Séverus et Alexandre, qui se trouve non loin de là avec Brennos, se fait voler sa perruque par Caton. Entre temps, Gédémo a eu une vision lui montrant les temples dévastés et des croix les remplaçant. Les rituels qui accompagnent la cérémonie funèbre (pleureuses, masques représentant les ancêtres) lui paraissent maintenant ridicules, puisqu'il ne croit qu'au jugement du Christ. Il se fait enlever. Brennos et Alexandre préparent leur vengeance, avec une marionnette de serpent. Marcia vient voir le stoïcien Marc Aurèle pour lui donner le message de Lugdunum. [...]
[...] Toutilla espère le voir après sa victoire mais elle reste seule avec son chagrin La fête de Rome et d'Auguste 257) A Lugdunum, le flamine se réjouit car pour les fêtes d'Auguste, on va offrir aux spectateurs, non pas un spectacle de gladiateurs, mais le martyre des chrétiens, dévorés par des lions. Sacrovir est très inquiet pour sa nièce et c'est alors qu'elle apparaît, quand on demande aux chrétiens s'ils sont prêts à se faire dévorer par les animaux sauvages dans l'arène. Aux martyres, certains parient sur les suppliciés. Zénodore et le diacre sont tués pendant que Toutilla décrit à Luna, les yeux fermés, les douleurs de ses frères qui les mèneront près de Dieu. C'est au tour des deux jeunes filles. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture