L'Ode à la solitude d'Antoine-Girard de Saint-Amant est un long poème composé de vingt dizaines d'octosyllabes, dans lequel s'entremêle de nombreux styles littéraires. Cet extrait occupe une place relativement centrale dans le poème, et se démarque du reste de l'ode par une rupture thématique.
Dans cet extrait, Saint-Amant narre la triste fin d'un amant déçu, à travers une esthétique baroque évocant un monde en décrépitude. Dans ce monde où plâne l'ombre du pendu condamné à l'errance éternelle, nous verrons de quelle manière est rétablie la fonction apologétique de l'ode, et comment la voix poétique possède le pouvoir de muer une ode à la « décadence » en une ode métapoétique.
L'une des particularités de ce poème repose sur un paradoxe. En effet, ce poème semble, au premier abord, loin de correspondre à la définition de l'ode, qui censée être de registre enthousiaste.
[...] Les seconds sont ailés, et appartiennent au monde de l'air. Ces deux animaux représentent l'opposition du terrestre et du céleste, opposition également reprise par la présence du mortel, de l'humain représenté par l'amant, ou plus exactement par son squelette et du divin le Ciel - . Cette ode peut alors être considérée comme une ode à l'esthétique baroque : le squelette horrible les vieux ossements pouvant faire office de vanités. De ce monde en décomposition où tout tend inéluctablement à sa ruine s'exhale une atmosphère de claustration. [...]
[...] Au vers 16, Y branle le squelette horrible , l'allitération en l et l'assonnance en i peuvent évoquer le grincement aigu de la corde du pendu. Le Mythe d'Echo, apparaît au dernier dizain, le nom Echo mis en valeur en tête de vers. Sa figure peut être mise en parallèle avec celle de l'amant étant tous deux des solitaires. Or, nous pouvons voir ici une gradation s'établir. En effet, si l'amant et Echo sont tous deux des figures de la solitude, l'amant possède une infirmité supplémentaire : il ne s'exprime pas. [...]
[...] L'Ode à la solitude, Antoine-Girard de Saint-Amant L'Ode à la solitude d'Antoine-Girard de Saint-Amant est un long poème composé de vingt dizains d'octosyllabes, dans lequel s'entremêlent de nombreux styles littéraires. Cet extrait occupe une place relativement centrale dans le poème, et se démarque du reste de l'ode par une rupture thématique. Dans cet extrait, Saint-Amant narre la triste fin d'un amant déçu, à travers une esthétique baroque évoquant un monde en décrépitude. Dans ce monde où plane l'ombre du pendu condamné à l'errance éternelle, nous verrons de quelle manière est rétablie la fonction apologétique de l'ode, et comment la voix poétique possède le pouvoir de muer une ode à la décadence en une ode métapoétique. [...]
[...] C'est en effet la voix du poète qui narre la complainte de l'amant désespéré. Ce dernier est donc une figure muette, par opposé à Echo, de qui seule la voix résonne encore. Cette ode débute avec la contemplation de vieux châteaux au vers et s'achève dans une grotte, aux tréfonds de la terre. Son mouvement de trajectoire ascendante est suggéré par les déictiques Là- dessous et Au creux de en tête des deux derniers dizains, évoquant une descente de plus en plus profonde. [...]
[...] Au deuxième dizain, le poète décrit la dépouille de l'amant. Dans une lecture verticale, le mot squelette à la césure du vers 6 fait écho à amant situé à la même place au vers suivant, et réduit de cette façon l'amant à ses ossements; En outre, la place quasi centrale du mot squelette dans les trois premiers dizains en fait le climax, l'apothéose des trois premiers dizains. Le thème de la mort est ainsi omniprésent dans le tissage du texte. [...]
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