Le Journal de Samuel Pepys est un journal intime tout à fait atypique à plusieurs égards. Tout d'abord, c'est un journal écrit par un homme, ce qui est à signaler car on associe généralement le genre du journal intime aux femmes, plus particulièrement aux adolescentes. Or, lorsqu'il commence à écrire son journal, Pepys a vingt-sept ans et il est marié. De plus, c'est un homme qui côtoie la Cour d' Angleterre du milieu du XVIIe siècle. Or, à cette époque on connaissait peu le genre du journal intime, et encore moins pour les hommes. Enfin et surtout, le Journal de Pepys est atypique par la place qu'il attribue au for intérieur. Comme on l'a vu en cours, le for intérieur est un lieu de dialogue, voire de débat entre soi et soi-même, un lieu où le diariste peut se retrouver face à lui-même pour se connaître et se juger. Toutefois, Samuel Pepys dans son Journal ne se livre guère à ce genre de débats, semble-t-il. Il est rare qu'il se pose pour analyser ses sentiments, ou discuter à propos de ce qu'il vient de vivre. Le plus souvent, il se contente de relater des faits. Le for intérieur n'est pas pour autant absent de son Journal, il est présent de manière voilée, ou parfois différente de ce à quoi l'on pourrait s'attendre. On va voir en fait que le for intérieur pour Pepys est un lieu de secret et aussi de liberté, mais qu'il est souvent menacé par la tyrannie des apparences, qui règne à cette époque. Enfin, on soulignera qu'il existe tout de même une sorte de débat moral dans le Journal de Pepys, un débat entre la raison et la passion, qui se manifeste plus ou moins selon les moments, les événements. Mais, tout d'abord, je vais effectuer une rapide présentation de Samuel Pepys et de son Journal.
[...] Cependant, dans l'intimité de son Journal, il rentre en lui-même et admet parfois qu'il s'est trompé, qu'il a mal agi, ou bien révèle les motivations profondes qui l'ont poussé à agir. Nous reviendrons sur ce point plus en détails ultérieurement, mais on peut tout de même ici citer l'exemple du 6 juillet 1661, où il raconte sa réaction à la mort de son oncle, sans rien se dissimuler, même ce qu'il sait être honteux : Réveillé ce matin par un messager, venu m'apporter la nouvelle que mon oncle Robert est mort hier. Je me suis levé, triste à certains égards, mais content par ailleurs à cause des espérances. [...]
[...] Ainsi, voici une partie du bilan de l'année 1663 : Tout d'abord, je rends grâces à Dieu de voir, qu'en dépit de grandes dépenses, j'ai maintenant huit cents livres d'économies. Dans mes appartements, près du bureau de la Marine, j'habite avec ma femme, la servante Jane, Bess la cuisinière et Susan, une gamine, sans valet ni garçon. Ma santé est assez bonne malgré une constipation dont j'espère parvenir à me débarrasser. Au bureau, je suis en bonne posture, bien que sir W. Batten me jalouse à mort. [...]
[...] C'est une caractéristique du for intérieur puisque celui-ci est un endroit de retour sur soi-même et de confrontation avec soi-même pour se retrouver vraiment, dans l'authenticité de sa personne. C'est ce que Pepys fait en osant dire ce qu'il pense des autres, mais également en osant dire ce qu'il pense de lui-même, ses sentiments et ses motivations. Une liberté synonyme d'authenticité ? Cependant, est-il certain que Pepys, dans son Journal, dise toute la vérité, rien que la vérité ? Plusieurs éléments tendraient à le faire croire, mais ils sont la plupart du temps réversibles. [...]
[...] La notion de for intérieur dans le Journal de Samuel Pepys Introduction Le Journal de Samuel Pepys est un journal intime tout à fait atypique à plusieurs égards. Tout d'abord, c'est un journal écrit par un homme, ce qui est à signaler car on associe généralement le genre du journal intime aux femmes, plus particulièrement aux adolescentes. Or, lorsqu'il commence à écrire son journal, Pepys a vingt-sept ans et il est marié. De plus, c'est un homme qui côtoie la Cour Angleterre du milieu du XVIIe siècle. [...]
[...] Moore, puis j'ai entrepris d'établir des règles strictes pour mes futures dépenses. Je me suis engagé par serment devant Dieu, à les observer, sous peine d'amendes stipulées par écrit et je ne doute pas de parvenir par la suite à bien employer mon temps pour devenir riche, car j'ai éprouvé infiniment plus de satisfaction à me consacrer aux affaires ces quelques derniers jours que je n'en avais eu à m'amuser pendant toute la semaine, sans compter le mécontentement que je ressens toujours, je le sais bien, après avoir dépensé mon argent. [...]
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