Thomas Pavel, professeur d'université aux Etats-Unis s'est attaché dans son œuvre Univers de la fiction à théoriser une notion particulièrement complexe. En effet, la fiction a suscité bien des interrogations et même de grandes polémiques dans le cercle des théoriciens de la littérature. Dans ce livre, Pavel s'intéresse donc à la fiction sous ses nombreux aspects et nous en donne une sorte de panorama historique. Ainsi, il est capable, tout en donnant son avis personnel sur la question, d'évaluer les différents discours qui ont été tenus sur le sujet. Dépassant les frontières ontologiques entre réalité et fiction, Pavel tente de nous éclairer sur la nature même de la fiction et ces objectifs, sur la possible existence d'êtres imaginaires et de mondes alternatifs au nôtre. Ce livre, qui s'adresse donc plus particulièrement au lecteur doit lui permettre de se retrouver dans ces mondes étranges mais tellement irrésistibles. L'ouvrage divisé en cinq grands chapitres nous décrit les caractéristiques fondamentales du genre. Nous suivrons ce plan pour la rédaction de ce dossier.
Dès les premières lignes de son introduction, Pavel souligne «l'intérêt croissant» des critiques pour le genre de la fiction. Selon lui, ce revirement de position face à ce genre qui était autrefois condamné témoigne «d'un changement d'atmosphère dans la philosophie moderne du langage et de la logique». En effet, si à l'époque de Pavel il est évident que les mentalités ont évolué face à la fiction il n'en reste pas moins que la situation était toute autre dans le passé.
Autrefois, la philosophie analytique condamnait purement et simplement la fiction. Pavel dénonce avec virulence ce «puritanisme réformateur des premiers philosophes» qui s'était donné comme but ultime de «libérer le discours rationnel de l'emprise du langage ordinaire». (Pavel cite entre autre Frege, Russell et Wittengenstein). Ces philosophes accordaient toute leur attention au discours purement référentiel mais ne toléraient aucune autre forme de langage.
[...] Selon l'attitude adoptée par les théoriciens, Pavel distingue deux approches. L'approche «externe» qui consiste à étudier la fiction avec comme cadre ontologique de référence le monde réel et la deuxième approche «interne» qui elle fait davantage confiance à la fiction. En distinguant également «les ségrégationnistes», ces personnes qui caractérisent la fiction «comme pure œuvre d'imagination sans aucune valeur de vérité», des «intégrationnistes» qui eux «soutiennent que nulle véritable différence ontologique ne sépare la fiction des descriptions non fictives de l'univers»; Pavel illustre à merveille les positions divergentes à l'égard de la fiction que l'on peut généraliser à l'ensemble des individus. [...]
[...] De ce point de vue on prend en compte des individus qui appartiennent à un groupe défini de ce fait on peut avoir une «famille variable de descriptions» pour un seul et même nom. Pavel critique de façon virulente cette théorie. Pavel a étudié la position de Kripke et en a dégagé deux grandes parties : un côté que Pavel appelle «structural», dans cette partie Kripke décrit les noms propres comme des étiquettes que l'on attribue aux choses, ce sont des «désignateurs rigides». Il montre ainsi les rapports qu'entretiennent entre eux cette «étiquette linguistique» avec l' «objet qui la porte». [...]
[...] Ces mondes peuvent être en effet de pures constructions, des créations incroyables. La notion de «monde de l'œuvre» réfère comme le dit Pavel une entité complexe qui nécessite un déchiffrage logique et esthétique [ En effet, bien souvent les mondes possibles ressemblent à notre monde réel mais il peut très bien s'avérer que ces mondes soient en fait des mondes tout à fait impossibles dans la réalité. Il y a donc véritablement une tension qui s'établit à l'intérieur des textes et c'est cette tension qui fait problème pour les chercheurs en quête de vérité absolue. [...]
[...] Il semble avoir une position encore plus sévère. En effet celui-ci range les phrases de fiction du côté des phrases «oiseuses». Gilbert Ryle s'est beaucoup intéressé aux études de Strawson et a fait une sorte de compte rendu détaillé. Pavel nomme son argumentation «modèle en panne». Pour être plus clair, cette théorie tend à montrer les failles de la littérature quant à expliquer des phénomènes tels que la fiction. Ils ont voulu montrer les variétés du discours fictionnel par rapport au discours que l'on a l'habitude d'entendre. [...]
[...] En revanche, les mondes de fiction sont «incomplets et inconsistants» et ne sont à ranger que dans les «constructions futiles de notre imagination». Si on regarde de près les pratiques culturelles du lectorat comme Pavel nous invite à le faire, on constate que ces temps ont bien changé depuis que le lecteur a pris conscience des distinctions à faire entre «faits» et «fiction», et «réel» et «fiction».Mais ces frontières n'ont pas toujours existé. Pavel nous renvoie là à l'antiquité avec les mythes. [...]
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