Nos temps modernes est le troisième ouvrage rédigé par Daniel Cohen, professeur dde sciences économiques. Celui-ci vient à la suite de Infortunes de la prospérité (1994) et « Richesse du monde, pauvreté des nations » (1997).
Cette oeuvre a reçu le prix « Livre d'économie de l'année 2000 » décerné par le Sénat français. Au travers de cet ouvrage, Daniel Cohen s'attache à analyser la difficile transition du modèle fordiste, qui a caractérisé la société française jusqu'aux années 1970, à « nos temps modernes », expression qui rappelle le film Les Temps modernes dans lequel joue le comédien Charlie Chaplin.
Ce faisant, en dévoilant les mécanismes, structures et conjonctures qui ont lentement conduit à ce changement, l'auteur s'attache à répondre à la question suivante: dans quelle mesure peut-on affirmer que nos temps modernes sont pires qui ceux qui les ont précédés ?
[...] A ce modèle a succédé le modèle moderne III. Nos temps modernes: entre société de consommation et capitaux financiers et humains. Après avoir dressé l'historique des transformations sociétales précédant l'ère moderne, il convient de s'intéresser aux aspects que présente cette ère, ainsi que les transformations qu'elle implique La société de consommation, prélude au brouillage entre domaines public et privé L'analyse de la consommation au sein des sociétés permet de rendre compte des mutations de nature économique. En effet, alimentée par l'ostentation, c'est-à-dire le désir voire le besoin d'apparaître comme vivant mieux que son entourage, la consommation s'avère être une interminable quête, tant on assiste à une moyennisation de la société Classes sociales et inégalités de Patrice Bonnewitz). [...]
[...] L'ère du capital humain comme gage de régulation sociale. Il apparaît donc que l'ensemble des transformations conduisant à nos temps modernes a conduit à une véritable rupture avec le fordisme: l'ère contemporaine est ainsi caractérisée par la prépondérance des capitaux financier et humain. Le progrès technique ainsi que les nouveaux modes d'organisation du travail ont suscité des transformations, engendrant des difficultés d'adaptation: crises économiques, chômages, inégalités sociales en sont les principaux symptômes. Aujourd'hui, notre société semble devoir faire face à un enjeu crucial: il s'agit de la bonne utilisation du capital humain, trop souvent sous-estimé, à des fins de régulation sociale. [...]
[...] Les temps modernes de Chaplin: l'âge du fordisme Le fordisme: prélude à la standardisation de la société. Le vingtième siècle voit naître au sein des usines une nouvelle organisation du travail qui va s'imposer puis dominer durant des décennies. Cette organisation a été l'œuvre du créateur de la Ford Henri Ford. Cette organisation vise à accroître le volume de la production d'une entreprise donnée tout en réduisant les coûts. Elle est connue sous le nom de fordisme En effet, en vue d'atteindre les objectifs mentionnés, Henri Ford établit le fordisme selon deux règles: d'une part, la production de produits standardisés et identiques; d'autre part, une production de massage. [...]
[...] En effet, l'impératif industriel semble avoir succombé à l'exigence de rentabilité financière. On parle de gouvernance d'entreprise définie comme l'alignement systématique des dirigeants d'entreprise sur les objectifs financiers imposés par l'actionnariat. La révolution financière a ainsi bouleversé les règles régissant les entreprises: les contrats implicites qui instauraient de fait une véritable économie de partenariat ont été brisés par le capitalisme moderne qui accorde une prépondérance à l'actionnariat au sein des entreprises. Dans cette mesure, le capitalisme moderne a remis à plat le capitalisme moderne Tout mode d'organisation conçue selon cette configuration poursuit pour objectifs premiers la réduction du coût du travail et la rentabilité financière L'ère du capital humain comme gage de régulation sociale. [...]
[...] Enfin, l'enjeu qui caractérise nos temps modernes consiste à appliquer le droit social à la nouvelle figure du travail de telle sorte que les salariés puissent limiter les pouvoirs de l'entreprise. La réussite en la matière des Pays-Bas est démontrée: la loi sur le travail à temps partiel et à temps plein semble avoir libéré un espace aux femmes, leur permettant de jongler dans leur double journée (Dominique MEDA); tout en promouvant la flexibilité de la production. Conclusion: Il apparaît donc que l'ensemble des transformations conduisant à nos temps modernes a conduit à une véritable rupture avec le fordisme: l'ère contemporaine est ainsi caractérisée par la prépondérance des capitaux financier et humain. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture