Comment la multitude d'individus isolés forme quelque chose d'autre que la réunion et quelque chose d'autre que la réunion, d'une multitude d'individus isolés ?, autrement comment forment-ils une société ?
Une mélodie ne se compose de rien d'autre que de ses différentes notes et elle représente pourtant autre chose que leur somme. Comment se peut-il que l'existence contemporaine d'une multitude d'individus, leur vie collective, leurs actions conjuguées produise quelque chose d'autre, quelque chose qu'aucun de ces individus n'ait intentionnellement visé ou créé, quelque chose dont il fait partie ?
Interdépendance fonctionnelle : n'est pas création d'individus pris isolément, car chaque individu n'est qu'une partie du tout, représente une fonction qui ne se définit et ne se représente que dans le tout.
Cet ordre commun ne doit pas non plus son existence à la simple addition d'actes de volonté ou à la décision commune.
Ni l'ensemble lui-même, ni sa structure, ne sont l'oeuvre d'individus isolés ni même d'un grand nombre d'individus réunis et pourtant ils n'existent pas en dehors de ces individus. Cet ensemble de fonctions que les hommes remplissent les uns par rapport aux autres est la société (...)
[...] Ils vont l'école, font des études dans les universités. Le délai de préparation à l'âge adulte augmente. Avec la spécialisation croissante des sociétés étatiques se prolonge et se complique le chemin que doit parcourir l'individu pour devenir une personne individuelle remise à elle-même et décidant souverainement de son existence. Le schéma fondamental de la vision de soi-même et de la vision de l'homme en général demeure fondée sur l'idée d'une intériorité qui serait séparée du monde extérieur, comme par un mur invisible. [...]
[...] Problème avec l'évolution du Japon et peut-être aussi d'autres sociétés asiatiques sur le voie de la modernisation. La transformation du rapport je - nous au profit de l'identité du je il est jusqu'à présent moins marqué que dans les sociétés occidentales. On peut illustrer la modification de l'identité du nous qui se produit lors du passage d'un stade d'évolution à l'autre par un conflit d'engagement moral. Et d'une façon générale bien plus fortement liée, au groupe au sein desquels il était né. [...]
[...] Le concept de configuration Elias à multiplier les images destinées à faire comprendre cette notion, qui tient et dépendance réciproque qui les individus les uns aux autres comme la matrice constitutive de la société. Dans le premier essai de la société des individus, la comparaison est celle de la danse. Ailleurs il utilise d'autres figures, par exemple dans la société de cour, il utilise l'image du jeu d'échecs : rien éclaire mieux le problème de l'interdépendance humaine que le fait que chaque action d'un souverain établi en même temps sa dépendance par rapport à ses sujets. [...]
[...] La société, c'est nous tous réunis, la réunion d'une multitude d'hommes. La société que formait la multitude des individus en Europe au XIIe siècle était différente de celle du XVIe ou du XXe siècle. Et bien que toutes ces sociétés n'aient été et ne soient encore de toute évidence constituées de rien d'autre que d'une multitude d'individus isolés, le passage d'une forme de vie collective à une autre n'a manifestement été projeté par aucun de ces individus. Qu'est-ce donc que cette société que nous constituons tous ensemble mais qui pourtant n'a été voulu ni projeté tel qu'elle existe aujourd'hui par aucun d'entre nous, ni même par nous tous réunis, qui n'existe qu'à la condition qu'une multitude d'individus s'y rassemble et ne se perpétue qu'à la condition qu'une multitude d'individus veuille et fasse quelque chose, et dont néanmoins la structure, les grandes transformations historiques, ne dépendent pas uniquement de la volonté d'une multitude d'individus ? [...]
[...] Ils se sont cantonnés à des théories statiques de la société reposant sur le principe tacite que l'on ne pouvait établir des théories universelles de la société humaine ils ont placé au centre de leur travail et l'énoncé de loi et la formation de conseil, se privant d'un outil conceptuel tout à fait indispensable pour l'étude des sociétés humaines non seulement passées mais même actuelles. Car à la différence des sociétés animales les sociétés humaines sont constamment en mouvement. Le rapport entre individus et société est tout sauf immuable. Ils se modifient au cours de l'évolution de l'humanité. Le changement dont nous voulons parler est un changement structuré en fonction de deux directions. [...]
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