Au nom de tous les miens, Martin Gray, Shoah, Treblinka, Zambrow, Pawiak, klepssudra, génocide juif, Raul Hilberg
Martin Gray a subi deux immenses drames dans sa vie : d'abord la Shoah et l'extermination de toute sa famille et ensuite la mort de son épouse et de ses enfants dans l'incendie de sa maison. Par deux fois, sa vie et son univers ont donc totalement été anéanti, mais lors de chaque épreuve il a refusé de se laisser abattre et a toujours conservé « sa rage de vivre » qu'il a entretenue dès son entrée dans le ghetto de Varsovie.
[...] À l'exception d'une jeune fille, Sonia qui venait de Varsovie et qui avait vu ses parents monter dans les wagons amenant à Treblinka. Page 211 : ils ne voulaient pas me croire parce que le gouffre fait peur, et qu'ils préféraient ne pas voir, ne pas savoir ; ils ne pouvaient pas me croire parce qu'il était impossible d'imaginer Treblinka. Un homme sain ne peut pas comprendre qu'il est promis à la mort. Eux, ces braves gens, ne concevaient pas la folie meurtrière des bourreaux. [...]
[...] Or Martin Gray est une véritable exception. On peut rappeler que des juifs polonais ont été exterminés pendant le génocide, que ceux qui sont parvenus à s'enfuir d'un camp d'extermination sont extrêmement peu nombreux tout comme les survivants de Treblinka d'ailleurs. Le problème de ce témoignage est peut- être alors de faire croire au lecteur qu'une telle destinée a été partagée par de nombreux juifs. De même S'évader du camp, du train de la mort, du ghetto cela paraît une chose très simple à la lecture de cet ouvrage : cela peut selon moi, éloigner le lecteur de la réalité historique du génocide juif, du monde concentrationnaire, des camps d'extermination, des déportations en train ou même de la vie au ghetto[7]. [...]
[...] Ce problème aussi soulevé par Primo Lévis dans son ouvrage les naufragés et les rescapés : les survivants ne sont pas les vraies victimes en un sens, ce sont des témoins que l'on pourrait qualifiés d'imparfaits, car ceux qui ont vécus la Shoah absolument jusqu'au bout ce sont ceux qui ont été exterminés par les nazis ; ce sont aussi les musulmans comme on les appelle : ces hommes qui n'en sont déjà plus et qui dans quelques heures/jours au mieux seront morts par le travail ; ce sont ces femmes, hommes, ces enfants et vieillards qui sont passés par la chambre à gaz puis par le four crématoire : eux ne peuvent pas témoigner puisqu'ils ont disparus Page 62 : il faut savoir ( ) je veux savoir (en novembre 1939 lors de son arrivé au Ghetto) Page 162 : C'est Treblinka ici, commence un autre temps. Ici, il me faudrait une autre voix, d'autres mots. C'est sans doute le passage le plus difficile à lire, car c'est absolument horrible et l'on sait que c'est la stricte vérité. C'est un passage qui, je trouve, choque et secoue beaucoup. [...]
[...] Il est pris pour un bouffon et un pauvre fou En effet, ces juifs qui pourtant subissent comme les autres les mauvais traitements des Allemands sont persuadés que ceux-ci ont besoin d'eux pour travailler et que jamais ils ne seront déportés. II. Un destin hors du commun : peut-il bien témoigner de la réalité de la Shoah ? L'exception Martin Gray : Le récit de sa vie, ainsi fait par dans cet ouvrage pose, à mon sens un problème. Bien sûr, dans ce livre, Martin Gray livre son histoire telle qu'est-elle et ne peut évidemment pas en inventer une autre, mais un point mérite d'être discuté. [...]
[...] Il décrit alors tout l'enchaînement des évènements, de sa vie. Il veut que son lecteur sache avec précision ce qui lui est arrivé et plus généralement ce qui est arrivé à ses proches, à son peuple : Tout comme lui alors adolescent voulait savoir et voir[1]. D'abord, il fait part avec de nombreux détails de la réalité du Ghetto (les brimades des SS, les corps gisant dans les rues, les enfants qui meurent de faim, puis les conditions des rafles effectuées par les policiers juifs devant avoir leur quota pour le transfert à l'est . [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture