Nokcheon est une nouvelle sombre, elle met en évidence les travers d'un homme, ses faiblesses, ses peurs et ses doutes. Joonsik. L'arrivée de son frère viendra bouleverser une vie qu'il voulait forcer à être normale. Nokcheon, ville champignon coréenne, sera le théâtre de la lutte intérieure qui l'oppresse. Et cette même ville se prêtera au jeu et contribuera à sa souffrance. D'où vient son mal-être ? Viendrait-il de son frère qui le complexe, de sa femme qui le rabaisse, ou provient-il tout simplement de lui-même ? L'auteur nous confronte ici à un homme qui va mesurer la difficulté de vivre et d'aimer.
[...] Leurs personnes ne leur appartiennent pas, elles sont dépendantes du regard des autres. Pourtant ils luttent tous deux pour exister, pour affirmer aux autres qu'ils ont autant le droit d'être humains qu'eux. Les deux nouvelles montrent le refus catégorique de l'auteur d'établir une hiérarchie entre les êtres humains. On soulignera l'importance de la mère dans les 2 textes, personne qui se sacrifie pour sa progéniture sans avoir de reconnaissance. Enfin ces deux textes sont aussi porteurs d'un espoir : celui qu'un nouveau cycle est toujours possible, que le bonheur est toujours envisageable et que chacun a le droit d'exister. [...]
[...] III : Laissez-moi être Et c'est là tout le caractère attachant de Joonsik, cette lutte permanente pour exister, par tous les moyens. Il a toujours lutté pour cela, pour être reconnu. D'abord par son père, qui mourra sans le laisser extérioriser sa souffrance, puis sa femme, à qui il voudrait prouver son amour en se sacrifiant, comme sa mère l'a fait. Mais surtout, il aimerait être reconnu par lui-même : Joonsik. Car il n'a jamais appris à s'aimer ou s'apprécier lui-même, il ne reconnait pas ses efforts pour être devenu professeur car personne d'autre ne les reconnait. [...]
[...] Lui d'abord puant et sale, non désiré et arriviste, mais avec ces qualités qui terniront celles de Joonsik. Cet homme qui éveille en lui les souvenirs de ses parents. La disgrâce de sa mère, dont le sacrifice n'a jamais été remarqué, que l'on a voulu punir mal grès son abnégation. Cette ressemblance avec un père si parfait qu'il en est exaspérant, un père qui n'a jamais réussi à l'aimer, lui son fils, autant que cet enfant issu d'une union secrète. [...]
[...] D'où le paradoxe Même si on a l'impression que Shinhye est totalement innocente et qu'elle ne subit qu'une série d'injustices, elle les accepte car elle estime avoir quelque chose à se reprocher au fond d'elle-même. La violence et les sévices subis seront une expiation de ces péchés pour Shinhye. Elle supporte cet univers carcéral et glacé (voir champ lexical : froideur, glacé, froid, etc.) car c'est un chemin qu'elle doit emprunter vers la rédemption. III : Coupable d'être moi Envole-toi. Abandonne-toi et envole-toi. [...]
[...] -Au fait, de quoi as-tu parlé avec ta belle-sœur ? -D'amour -D'amour ? -Je lui ai montré à quel point tu l'aimais Auteur : Lee Chang-dong Livre : Nokcheon Nouvelle : Un éclat dans le ciel Année 1992 Editeur : Seuil (Nouvelles) Sur fond politique de chasse au communisme, la nouvelle Un éclat dans le ciel se développe dans la violence. Une violence physique que subira le personnage principal Shinhye au travers de la torture exercée par les services de l'ordre mais également morale dans sa lutte contre la culpabilité sous toutes ses formes. [...]
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