L'OUVRAGE
Le creuset français aborde, comme le sous-titre l'indique, l'histoire de l'immigration en France depuis le 19ème siècle, mais sous un angle particulier selon Noiriel. Il constate que les travaux effectués jusqu'à présent dans ce domaine, sont essentiellement sociologiques ou juridiques, et influencés par des préoccupations politiques. En revanche, aucun travail de recherche en matière historique n'a été consacré à l'immigration en France. Sa démarche s'inscrit dans un contexte particulier, puisque dans les années 80, la question de l'immigration revêt un caractère important avec la montée de l'extrême droite, dont le discours prône l'impossibilité des étrangers à s'intégrer en France en raison même de l'absence de passé commun avec les « français de souche ». Ainsi, l'intérêt des historiens ne cesse de grandir pour ce «problème de l'immigration présenté comme nouveau ». Noiriel veut montrer que le problème de l'immigration s'est forgé non pas dans cette période, mais depuis le début du 19eme siècle. Il s'efforce également de mettre en exergue l'originalité de l'immigration en France, à travers plusieurs axes principaux : le rôle essentiel de l'immigration dans l'histoire économique, démographique, sociale, politique de la France contemporaine, ainsi que les relations étroites entre immigration et marché du travail, mais surtout la récurrence des crises xénophobes et l'apport de l'immigration à la France. L'ouvrage est conçu comme un « programme de recherche », où chaque chapitre indique une direction possible pour de futurs travaux. Il a voulu rompre avec une logique de recherche caractéristique de la question de l'immigration, en l'étudiant dans son ensemble, sans s'en tenir aux cas particuliers tels le « problème juif », « maghrébin » ou « le cas des réfugiés ». Son but est de contribuer à faire reculer les préjugés et les fantasmes qui ont jalonné l'histoire de l'immigration depuis le 19ème siècle. Par delà les débats, la question est avant tout de « parvenir à parler de l'immigration autrement » (...)
[...] En revanche, aucun travail de recherche en matière historique n'a été consacré à l'immigration en France. Sa démarche s'inscrit dans un contexte particulier, puisque dans les années 80, la question de l'immigration revêt un caractère important avec la montée de l'extrême droite, dont le discours prône l'impossibilité des étrangers à s'intégrer en France en raison même de l'absence de passé commun avec les français de souche Ainsi, l'intérêt des historiens ne cesse de grandir pour ce «problème de l'immigration présenté comme nouveau Noiriel veut montrer que le problème de l'immigration s'est forgé non pas dans cette période, mais depuis le début du 19eme siècle. [...]
[...] Le 19eme siècle a une vision floue de l'étranger ; il ne forme pas une catégorie à part dans les statistiques, d'autant qu'il existe des situations intermédiaires. Mais l'avènement du suffrage universel sous la Troisième République a donné plus de qualité au citoyen français. A la fin des années 1870, un changement s'amorce. Le mot immigré apparaît et s'impose dans le monde des statisticiens démographes. De nouvelles questions se posent quant aux moyens de contrôler les flux de population étrangère et de limiter les effets négatifs pour les français de France face à la concurrence de cette main d'œuvre d'origine étrangère. [...]
[...] Commentaires Dans sa préface, Noiriel exprime l'idée que pour éviter de cautionner de nouvelles catégories administratives, il est préférable que les historiens utilisent désormais le terme d'immigrants et non plus d'immigrés», et ajoute que le terme immigré ne possède pas la signification historique propre à la notion d'immigrant. Or il est surprenant de constater que lui même n'utilise pas ce terme tout au long de l'ouvrage L'année suivant sa sortie en 1988, l'ouvrage a été critiqué pour sa structure et ses analyses Riva Kastoryano y a vu un caractère décousu de la démonstration ; et il est vrai que l'usage excessif des sources tend à perdre le lecteur entre la position de l'auteur et les thèses qu'il met en avant. [...]
[...] Ainsi, il préfère livrer des écrits et témoignages rédigés par des immigrés eux -même, ce qui évite de présenter de manière trop simple une histoire qui se veut tout l'inverse si on la prend à l'état brut. L'importance de l'immigration tient aux cycles des activités économiques des pays industrialisés : l'étranger en France serait un producteur immigré main d'œuvre destinée à occuper des secteurs du marché du travail essentiellement ouvriers, méprisés par les nationaux, tâches qui reposent principalement sur la force physique. [...]
[...] D'autre part, sur le plan culturel, l'immigration ainsi que la fidélité des immigrés à leur origine, participent de l'enrichissement et de la construction de l'identité de la France dans des domaines variés : militaire, scientifique, intellectuel, artistique, sportif, religieux, politique. Noiriel rappelle également les axes principaux nécessaires pour comprendre la spécificité de l'immigration en France. Dans un premier temps, il existe une formation sociale qui représente le modèle achevé de la nation, qui est pourtant obligé de recourir à une immigration massive, tout en limitant l'épanouissement professionnel, politique, et finalement l'intégration des immigrés. [...]
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