Texte étudié :
"Dans la glorification du « travail », dans les infatigables discours sur la « bénédiction du travail », je vois la même arrière-pensée que dans les louanges adressée aux actes impersonnels et utiles à tous : à savoir la peur de tout ce qui est individuel. Au fond, on sent aujourd'hui, à la vue du travail, on vise toujours sous ce nom le dur labeur du matin au soir, qu'un tel travail constitue la meilleure des polices, qu'il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance. Car il consume une extraordinaire quantité de force nerveuse et la soustrait à la réflexion, à la méditation, à la rêverie, aux soucis, à l'amour et à la haine, il présente constamment à la vue un but mesquin, et assure des satisfactions faciles et régulières. Ainsi, une société où l'on travaille dur en permanence aura davantage de sécurité : et l'on adore aujourd'hui la sécurité comme la divinité suprême…"
Friedrich NIETZSCHE, Aurore (écrit en 1880).
On aurait tendance à croire que le travail est indispensable à la vie des hommes, et ce pour le bon déroulement et le bon fonctionnement de toute la communauté. Aussi les mérites et les vertus du travail sont-ils toujours vantés. C'est ainsi que l'homme est sans cesse poussé à travailler davantage. Or, ce que Nietzsche nous montre dans ce texte extrait de Aurore, c'est que le travail, souvent dur et pénible aliène l'homme.
Ainsi, le travail empêcherait l'être humain de s'épanouir et de vivre une vie d'homme. En effet, l'homme n'est plus considéré comme tel, mais au contraire comme un esclave, comme une chose, c'est-à-dire comme un moyen.
En quoi le travail aliène-t-il l'homme, et de quoi le prive-t-il ?
[...] C'est ainsi que celui-ci ne prend plus le temps de réfléchir, de penser. A cause de son travail, il n'a plus aucun plaisir. Or, le loisir intelligent et heureux dont l'homme se voit privé est la seule possibilité pour celui- ci de réaliser pleinement sa liberté. Ainsi, il semblerait bien que seul le loisir peut libérer l'homme de l'esclavage du travail. L'homme n'a certes plus aucun plaisir, mais pire, il est même privé de ses sentiments. Le travail étant divisé et mécanique, l'homme devient à son tour une machine. [...]
[...] Ils mettent tous les fondements, l'établissement de la communauté en péril. En effet, la communauté, c'est l'association, l'union des hommes qui ont la volonté de mieux satisfaire leurs besoins. La division du travail en est une conséquence : chacun faisant le métier qui lui est propre pour le profit de la communauté entière. Ainsi, chacun possède une seule et unique tâche dans laquelle il devra s'exercer, et que cette tâche lui plaise ou non. De ceci, si quelques-uns refusaient de se soumettre à la tâche qu'on leur avait attribuée pour le profit de la communauté et faisaient ce qu'ils voulaient, ce serait une anarchie dans la mesure où ceux-ci créeraient un désordre dans une communauté qui se voulait organisée. [...]
[...] En effet, celui-ci est garant de l'ordre établi. Il est la meilleure des polices : une institution créée afin de dissuader les hommes à porter atteinte à l'ordre établi, un moyen de surveiller et discipliner les individus. Le travail est en effet le meilleur moyen pour faire cela. Il est d'une certaine manière maître des individus. Dans quelle mesure une institution telle que le travail, qui paraît inoffensive, peut-elle être maître des hommes ? Sans que l'homme ne s'en rende compte, le travail fatiguant que celui-ci produit tout au long de la journée l'empêche de réfléchir. [...]
[...] C'est ainsi que l'homme est sans cesse poussé à travailler davantage. Or, ce que Nietzsche nous montre dans ce texte extrait de Aurore, c'est que le travail, souvent dur et pénible aliène l'homme. Ainsi, le travail empêcherait l'être humain de s'épanouir et de vivre une vie d'homme. En effet, l'homme n'est plus considéré comme tel, mais au contraire comme un esclave, comme une chose, c'est-à-dire comme un moyen. En quoi le travail aliène-t-il l'homme, et de quoi le prive-t-il ? Comment les hommes sont-ils incités à travailler ? [...]
[...] L'argent est devenu une finalité, et n'est plus un moyen de produire plus. De plus, l'ouvrier étant devenu un moyen, un automate sans raison dans une société ou l'homme est continuellement poussé à travailler, la sécurité est assurée. L'homme étant usé et sans raison à cause d'un travail laborieux est aliéné. Par là même, celui-ci se voit contraint d'agir dans et selon la communauté, la société. D'où le travail comme garant de la sécurité. Le travail évite les actions individuelles et l'anarchie. [...]
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