Le Journal d'un Fou est une nouvelle écrite par Nicolas Gogol en 1833, au début de la corruption de l'administration Russe.
Cette nouvelle appartient à un recueil de nouvelles appelées : Nouvelles de St-Petersburg. Les Nouvelles de St- Petersburg contiennent quelques-uns des récits les plus mordants de Gogol.
Gogol découvrit St-Petersburg en 1829. Il fut profondément déçu par cette ville où il ne rencontra que fausseté, superficialité, artifice : une vision effrayante de la modernité Russe (...)
[...] Par exemple dans l'en-tête févrouier au lieu de février. Ses bouffées délirantes et ses idées absurdes prêtent à rire, comme par exemple lors de sa réflexion sur les affaires de l'Etat de la ligne 23 à partir de j'ai découvert jusqu'à la ligne 43 dans la Lune Il fait preuve d'une telle incohérence dans ses affirmations qu'il en devient comique. Enfin on trouve des traces de comique lorsque Proprichtchine se moque de ses bourreaux, par exemple à la fin de l'extrait lorsqu'il reçoit un coup de bâton et s'exclame : si grand est le pouvoir des coutumes populaires en Espagne Le regard amusé qu'il porte sur la situation est en total décalage avec le caractère inacceptable que revêt l'acte du médecin. [...]
[...] Sa folie même révèle alors une part de lucidité sur sa condition. Pour achever de démontrer une forme de lucidité chez Proprichtchine, on peut constater une forme de soumission, de conditionnement qui persiste chez lui. En effet on le découvre assez sensible à la manière dont on le traite, avec les expressions de surprises citées auparavant. Il est soumis à des conventions, même si son monde imaginaire ne lui permet pas d'en prendre conscience. S'il était persuadé au plus profond de lui d'être roi, il ne laisserait pas le chancelier le maltraiter. [...]
[...] On le voit ensuite attendre avec impatience la députation d'Espagne pour se rendre à la cours. Mais c'est une toute autre destination qui l'attend. Il est embarqué dans un asile de fou, où il va subir les pires traitements. Dans sa folie, il se croit arrivé en Espagne. Cette situation est assez comique, notamment lorsqu'il confond les autres fous avec des soldats, ou lorsqu'il se lance dans une réflexion logique à ses yeux, mais qui nous apparaît comme la manifestation des symptômes de sa folie. Ce passage soulève une question récurrente dans toute la nouvelle. [...]
[...] On observe enfin de nombreuses traces d'étonnement telles que le mot extraordinaire et l'expression : «m'a paru étrange (l.4). Cela montre qu'il est tout de même troublé par la rapidité des évènements. On trouve ensuite l'expression : curieux pays que l'Espagne On voit ici que quelque chose le surprend. Mais il n'en tire pas de conclusions. L'expression : ce qui m'a paru extrêmement bizarre aux lignes 12-13, montre que l'attitude du chancelier ne le laisse pas totalement indifférent. Il est interpelé par sa violence. Même dans sa réflexion concernant les affaires de l'Etat, certains éléments le perturbent. [...]
[...] Il ne comprend pas le but de cette violence. On peut y voir la dénonciation du traitement des malades mentaux en Russie à son époque. Le regard de Proprichtchine sur le monde est finalement assez lucide. Ce qui est normal pour le médecin est absurde pour lui, et devrait l'être pour tout le monde, mais le monde réel n'interpelle plus celui qui s'y est habitué. Proprichtchine, grâce à sa folie, a un esprit quasiment dénué de conditionnement social. Il perçoit donc les absurdités de ce monde. [...]
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