Le recueil s'ouvre sur une dédicace à peine voilée : le dédicataire s'avère être Arsène Houssaye, ami auquel était dédié La Bohème Galante.
Dans Les Petits Châteaux de Bohème (publié en 1853), Nerval entend gommer quelque peu la présence trop oppressante de Houssaye et faire davantage oeuvre personnelle ; l'effacement de son nom explicite dans la dédicace est à cet égard éloquent :
A un ami
« Mon ami, vous me demandez si je pourrais retrouver quelques-uns de mes anciens vers, et vous vous inquiétez même d'apprendre comment j'ai été poète, longtemps avant de devenir un humble prosateur »
L'oeuvre s'ouvre sur une dédicace, ainsi que sur une présentation du projet de l'ouvrage, à savoir la commande qu'a faite à Nerval Houssaye, pour La Bohème Galante, publié l'année précédente (1852). L'entreprise autobiographique devra donc se faire, a priori, sur le plan artistique, littéraire (...)
[...] Dans les malheurs ! lui répondis-je en citant un de ses mots favoris Portraits Théophile Gautier a toujours passé pour gras Nerval se livre à une description physique de cet homme 111), qui jouissait d'une très bonne réputation dans leur cercle. Nerval se souvient d'avoir vu Théophile maigre et vert ; il avait contracté une maladie et attendait la mort Mais ses amis l'ont soigné, à grand renfort d'alcool ! Depuis ce temps, Théophile refleurit mais ne boit presque plus de vin La Reine de Saba Nerval reprend des textes publiés dans La Bohème Galante, mais effectue cependant des changements de structure. [...]
[...] Une femme en pleurs Lors d'un bal, il découvre une femme en pleurs dans un coin du salon Il la ramène chez elle ; elle lui raconta ses malheurs. Une marchande demande alors à son mari l'autorisation d'aller au bal ; le mari furieux lui reproche de l'avoir réveillé pour ça ! Nerval décide de ne pas suivre la petite troupe d'amis, et d'abandonner la jeune femme malheureuse, sous prétexte qu'il a rendez-vous avec Meyerbeer, pour un projet d'opéra Le chapitre se clôt sur ces termes éloquents : J'avais quitté la proie pour l'ombre comme toujours ! [...]
[...] Ils menaient une existence heureuse et folle, une vie de Bohème. Cette existence frivole était placée sous le signe de l'insouciance, des arts, du loisir, de l'amour et de la fête : Quelqu'un de nous se levait parfois, et rêvait à des vers nouveaux ( ) Quels temps heureux ! On donnait des bals, des soupers, des fêtes costumées ( Nous étions jeunes, toujours gais, souvent riches Mais je viens de faire vibrer la corde sombre : notre palais est rasé Nerval s'est rendu sur les ruines Il a racheté en deux lots les boiseries du salon Hélas, tout est terminé . [...]
[...] Mysticisme Le Christ aux Oliviers Dans une série de 5 poèmes, Nerval met en scène le désespoir d'un dieu abandonné de tous, d'un dieu qui s'est fait tellement homme qu'il en oublie qu'il est dieu ; le monde semble dans le chaos, dans cette sorte de contre-Evangile terrifiante et tragique, où Nerval peut à bien des égards apparaître comme un double de Nerval lui-même et de ses angoisses Daphné Après la peinture apocalyptique du monde qui prévaut dans Le Christ aux Oliviers ce poème opère une sorte de ré-enchantement du monde : Nerval annonce que les anciens dieux reviendront, pour rassurer une jeune femme Vers dorés Ce poème au ton très didactique affirme, en reprenant de façon simplifiée les thèses de Pythagore, que tout est sensible Lyrisme Espagne Chœur d'amour Chanson gothique Ce poème évoque l' amour et fuite du temps, le déclin du plaisir Les Belles choses / N'ont qu'un printemps, / Semons de roses / Les pas du Temps ! La Sérénade Ce poème poignant met en scène un dialogue entre une mère et sa fille. Malade, celle-ci entend soudain un chant, dans son lit, tandis que sa mère n'entend rien Mère, ces sons étranges / C'est le concert des anges / Qui m'appellent à Dieu ! [...]
[...] Notons que Nerval, tout en évoquant sa propre expérience personnelle, s'efforce largement de la hausser à l'universel, de la généraliser, d'en faire une destinée exemplaire et non unique, ce qui permet ultérieurement de maquiller certains de ses accès de désespoir : En attendant, je crois bien que j'ai passé une fois par le château du diable. Ma Cydalise, à moi, perdue, à jamais perdue ! . Il évoque alors le motif des vers suivants : Cela commence par le désespoir et cela finit par la résignation Ceci est tout à fait programmatique. [...]
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