Le narrateur est extérieur, le récit est construit à la troisième personne, mais ce n'est pas un narrateur omniscient. En réalité, c'est à travers Norah que l'on a accès à l'histoire, et à travers elle seulement. Le narrateur suit ses pensées. Il découvre les choses au même rythme qu'elle et dispose des mêmes informations, il vit les mêmes confusions.
Tout comme ce sera le cas du texte suivant de Trois femmes puissantes, Marie NDiaye nous plonge directement dans l'histoire sans nous présenter les personnages, et de ce fait la première scène nous parait un peu floue dans la chaleur de l'Afrique. La connaissance des personnages passe par l'usage de flash back, et le récit en revanche se déroule seulement en l'espace de quelques jours (...)
[...] Le père de Norah dormant dans un arbre n'est plus une apparition mais un fait bien réel lorsqu'elle pose les mots pour lui donner toute sa réalité Je sais, dit-elle [ où tu passes tes nuits et qu'à la fin du récit, elle le rejoint dans son arbre. En introduisant sous cette forme les faits étranges, l'auteur les intègre au récit de façon subtile. Ils y font une première apparition qui surprend le lecteur et le laisse un peu dubitatif, disparaissent ensuite du récit, puis y reviennent une fois que le sentiment d'étrangeté qui nous avait laissé un peu mal à l'aise au départ nous a partiellement quitté. [...]
[...] Désormais, le père n'est plus seul dans son arbre. Norah y dort aussi à ses côtés et bien qu'il ne la voie pas, il sent sa présence sur le grand flamboyant. II. Narration et construction du récit Le narrateur est extérieur, le récit est construit à la troisième personne, mais ce n'est pas un narrateur omniscient. En réalité, c'est à travers Norah que l'on a accès à l'histoire, et à travers elle seulement. Le narrateur suit ses pensées. Il découvre les choses au même rythme qu'elle et dispose des mêmes informations, il vit les mêmes confusions. [...]
[...] Norah pense avoir fait une terrible erreur, mais ne peut plus reculer : comment mettre cet homme tendre, gentil, aimant, à la rue avec sa charmante fillette. Il sème le désordre dans sa vie, bouleverse en quelques minutes passées à s'occuper des enfants tous les principes et les leçons qu'elle se donne un terrible mal à inculquer à sa fille. Il perturbe les enfants en leur donnant des lignes de conduite contradictoires aux siennes et la fait passer pour une rabat joie. [...]
[...] À plusieurs reprises dans le récit, Norah semble nous faire part de visions surréalistes. On en note trois principales : la descente du père du flamboyant, la famille à la terrasse de l'hôtel, et la maison africaine qu'elle semble connaître sans se rappeler pourquoi. Ces trois images ressemblent au départ à des visions, des apparitions, que Marie NDiaye n'aurait introduites que pour en faire des métaphores, d'autant plus que ces apparitions nous semblent trop étranges pour s'avérer réelles. On apprend au fur et à mesure que chacune de ces visions est en fait bien réel, comme si elles se réalisaient au fil du récit, même si elles ne perdent en revanche rien de leur puissance métaphorique (nous aborderons plus tard dans cette analyse la métaphore du flamboyant). [...]
[...] Au lieu de cela, sa femme lui avait donné deux filles peu gracieuses et au teint foncé, Norah et sa sœur. Le troisième enfant fut finalement un garçon, Sony, dont son père fut immédiatement très fier. Mais l'affection d'un tel père se paye encore plus cher que son mépris, et un jour, alors que Norah avait 8 ans, sa sœur 9 ans et Sony 5 ans, leur père quitta la France par surprise, laissant derrière lui son emploi peu reluisant, un mot sur la table, et le lit et les tiroirs de Sony vides. [...]
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