Primo Levi, littérature, Seconde guerre mondiale, génocide, camp de concentration, HLP Humanités Littérature Philosophie
Primo Levi est un écrivain et docteur en chimie italien né en juillet 1919 et mort le 11 avril 1987. D'origine juive, mais non-croyant et membre de la résistance italienne pendant la Seconde Guerre mondiale, il est arrêté en décembre 1943 et déporté ensuite à Auschwitz en 1944. Il en sort le 27 janvier 1945.
Il publie en 1947 son premier livre : si c'est un homme. La particularité de cet ouvrage et de tous les autres est qu'il ne relate pas simplement des faits, il fait une analyse scientifique de ceux-ci. Il faut attendre 15 ans après ce premier livre pour qu'il en publie un second : La Trêve.
S'ensuivent de nombreux ouvrages et livres dont le dernier, que nous allons étudier, est publié en 1986 : Les Naufragés et les Rescapés. Il a une particularité : il a été écrit 40 ans après Auschwitz. Dans cet ouvrage, il va chercher à montrer comment se structure et s'organise le camp.
[...] Parce que la soif est un sentiment qui ne fait pas trêve. Elle rend furieux. Elle est tout le temps présente. Une autre raison d'avoir honte est que les rescapés ont l'impression d'être vivant à la place d'un autre. Malgré le fait que ceux-ci n'aient pas commis de " transgressions manifestes, tu n'as pris la place de personne, tu n'as pas frappé, tu n'as pas accepté de fonctions, tu n'as volé le pain de personne,", c'est quand même une opinion qui les fait souffrir. [...]
[...] Une autre critique possible est sur le fait qu'il se contredise. En effet, dans le chapitre il évoque le fait qu'une honte que ressentent les déportés est le fait de ne pas avoir été solidaires. Hors, dans le chapitre il parle à la page 95 du fait que les italiens ont en partie survécu grâce à, justement, la solidarité des Français et des Espagnols qui les aidaient à comprendre les consignes donnés par les Allemands et même plus, en leur donnant parfois des leçons d'Allemand. [...]
[...] Nier qu'on puisse communiquer est faux :on le peut toujours. Le refus de communication est une faute: nous sommes biologiquement et socialement prédisposés à la communication, et, en particulier, à cette forme hautement évoluée et noble qu'est le langage. Toutes les races humaines parlent, aucune espèce non humaine ne peut parler." L'auteur va citer deux exemples de cas que beaucoup croient comme des situations d'incommunicabilité mais que l'auteur ne considère pas comme telles. La première est le cas du touriste qui va en Finlande ou au Japon, et trouve des interlocuteurs alloglottes mais professionnellement aimables et bien intentionnés, qui s'efforcent de le comprendre et de lui venir en aide; et enfin, qui, dans n'importe quel coin du monde, ne mastique un peu d'anglais ? [...]
[...] Il va ajouter à cet extrait que beaucoup de rescapés ont ressenti un sentiment de honte. Pourquoi un sentiment de honte ? Avant de décrire les raisons de ce phénomène, le chimiste italien tient à exclure de son analyse quelques cas dont un cas particulier : les prisonniers qui agissaient à l'intérieur des camps. En effet, "certains prisonniers employés au bureau du travail du camp avaient le terrifiant pouvoir d'opérer des substitutions de numéros matricules sur les listes des prisonniers destinés au gaz". [...]
[...] En effet, si vous ne comprenez ni les ordres ni les interdits, vous vivez sans information et que sans celle-ci, il est très compliqué d'y vivre. La preuve en est que la majeure partie des prisonniers qui ignoraient l'allemand, sont morts dans les dix à quinze jours suivant leurs arrivées. La faim et le froid en sont des raisons mais l'insuffisance d'information en est une grande. S'ils avaient pu communiquer, ils auraient pu mieux s'orienter, c'est-à-dire apprendre où trouver des vêtements, de la nourriture. Ils seraient sans doute morts mais auraient vécu plus longtemps, et plus paisiblement. [...]
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