Ce roman est considéré comme une autobiographie. Philippe Lejeune définit l'autobiographie comme étant "un genre dont l'auteur, le narrateur et le personnage sont une seule et même personne".
Enfance correspond à cette définition. L'auteur donne la parole à une narratrice qui retrace les souvenirs du personnage principal : Natasha (Nathalie).
De plus, l'auteur essaie dans son livre, de retracer des faits réels, qui ont existé, en, s'efforçant de restituer le point de vue de l'enfant. En effet, les éléments relatés ne sont pas analysés (...)
[...] Il berce l'enfant, lui apprend à compter. Il s'occupe tout simplement de sa fille. La figure paternelle représente un mélange de bonheur et de tristesse : page 58 Mais oui, mon bêta, je t'aime. L'enfant se promène ici avec son père au jardin du Luxembourg. L'enfant garde aussi des moments tristes, par exemple, lorsqu'elle quitte sa mère pour retrouver son père à Paris, marié avec Vera. Elle retrouve son père plus froid et absent que d'habitude. L'enfant vit alors chez son père, pleure tous les soirs sur la photo de sa mère et se sent trahie, lorsque celle ci renonce à venir la chercher, elle se rapproche alors de son père. [...]
[...] Il y a un jeu de questions-réponses. Le pronom je veut raconter ses souvenirs et le pronom tu interroge sur les raisons, les moyens de le faire, la nature des souvenirs . Les paragraphes sont séparés par des blancs, et cela symbolise le texte théâtral. Ils sont précédés par des tirets ce qui renforce l'idée d'un dialogue. Le vocabulaire est d'une grande simplicité. Certaines expressions donnent une tonalité simple à l'ensemble : tout cuit Les points de suspension représentent une marque de la conversation, les propos ne sont pas préparés à l'avance, la discussion est spontanée. [...]
[...] Les difficultés de ce projet : Ecrire une autobiographie ne veut-il pas dire entrer dans la banalité ? Le double va obliger l'écrivain à creuser ses motivations, à réfléchir sur son projet : alors tu vas vraiment faire ça ? Evoquer tes souvenirs d'enfance Comme ces mots te gênent, tu ne les aimes pas. Mais reconnaît que ce sont les seuls mots qui conviennent. Tu veux évoquer tes souvenirs il n'y a pas à tortiller c'est bien ça Cette voix insiste sur le fait que l'autobiographie est un genre trop pratiquée. [...]
[...] Elle épouse, en 1925, l'avocat Raymond Sarraute. Inscrite au barreau de Paris, elle plaide de petites affaires en correctionnelle jusqu'en 1941. Nathalie Sarraute se consacre de plus en plus à l'écriture à partir de 1932, mais sa première publication Tropismes, en passe pratiquement inaperçue. Sa carrière littéraire se poursuit. Enfance est publié en 1983. Elle y raconte les souvenirs de ses onze premières années. Elle nous livre son ressenti et son désarroi : le divorce de ses parents, l'influence de sa mère ( figure maternelle absente presque tout au long du récit) , mais surtout la distance qu'elle entretient avec sa mère et la carence affective. [...]
[...] L'écriture d'une autobiographie relève d'un très grand travail sur soi. Les difficultés sont de raconter des faits blessants, enfouis dans notre inconscient, de relater la vérité, sans pour autant utiliser le cliché. VI ) But de l'écriture L'enfance est une époque essentielle en ce qui concerne la base de notre vie. Ecrire est un moyen de se libérer, de s'extérioriser. Nathalie Sarraute s'en sert pour se comprendre elle même, mais aussi pour évaluer le comportement de ses parents, mais surtout l'absence de sa mère ; événement qui l' a beaucoup perturbé enfant, mais aussi à l'âge adulte. [...]
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