Thème à variations multiples, le bonheur de l'enfance, est souvent agréé par les autobiographes, qui s'évertuent à faire revivre leur moi-enfant ; qu'il s'agisse de décrire la perte de cet état heureux ou son absence mutilante, le besoin de l'enfance-source, paradisiaque, ensorcelante, est prégnant dans tous les récits de ce type. Pierre Loti, Léautaud, Leiris et tant d'autres se sentent chassés de la douce féerie terrestre qu'est l'enfance
[...] Elle se dresse (rejaillit) dans ce décor hivernal, scintillante au coeur des transparences bleutées 1031). A l'intérieur, tout est en glace, jusqu'aux bûches dans les cheminées 1031) et, la nuit, quand d'innombrables bougies brûlent dans les lustres de glaces, elle se transforme en un bloc de glace incandescente 1031) Cette image de la glace qui brûle devient une métaphore de la maison maternelle à la fois froide et embrasée (enflammée) en même temps qu'elle dit la nostalgie de l'espace russe. [...]
[...] Son rôle et son attitude sont ici ceux d'une mère. Lorsqu'en la croyant endormie, il s'apprête, avec des pas lents, prudents, de quitter la chambre, la petite, à moitié assoupie, lui signale par un geste discret que sa présence lui est encore nécessaire . L'intervention du double, prompte, ne tarde pas à introduire le doute : ne serait-ce pas la peur d'une trahison sournoise 1018) qui la pousse à le retenir de la sorte ? La réexécution de la scène j'essaie de me retrouver là, dans ce petit lit . [...]
[...] Les réactions des deux enfants sont on ne peut plus différentes : l'un choisit de vaincre sa peur (si peur il y a ) en brodant toute une histoire en marge et en se projetant lui-même dans un monde mi-fantastique mi-réel ainsi créé ; l'autre, sollicite l'exorcisme temporaire de l'adulte, le tableau figurant, cette fois, métaphoriquement, l'angoisse permanente de tout être. Monique Gosselin, Op. cit., p Monique Gosselin, Op. cit., p C'est, en fait, un faux souvenir : lors d'une visite à Ivanovo, en 1990, Nathalie Sarraute constate les différences importantes entre la réalité et le souvenir qu'elle en a gardé. Rachel Boué, Lieux et figures de la sensation dans l'oeuvre de Nathalie Sarraute, in Littérature février p Monique Gosselin, Op. cit., p André Allemand, Op. [...]
[...] ) ce n'est pas de la vraie confiture de fraises. 1013) Le chapitre 9 organise toute une constellation de souvenirs autour du père, comme protagoniste exclusif de la remémoration. On le voit, ainsi, enseigner à compter à sa fille, ou encore il répète avec elle les jours de la semaine ; une autre fois, amusé, le père se laisse prendre à des jeux enfantins. De la neige, il en bâtit une monticule pour que la luge de l'enfant puisse en descendre la pente . [...]
[...] Certes, les faits semblent plutôt désagréger le personnage, au lieu de favoriser son accomplissement[17] Ils se mêlent intimement à la sensibilité des protagonistes et opère une sorte d'éparpillement de la personnalité[18] Dans le récit autobiographique, le charme du romanesque n'a pas disparu : il s'accroît et se retire sans cesse, comme dans un jeu toujours recommencé Babouchka . Lorsque la voix narrative évoque la babouchka (la mère de Véra), dès les premières lignes, une allusion est faite au personnage de la grand-mère tel qu'il apparaît dans les livres, et plus précisément dans Disent les imbéciles. Elle est mignonne, n'est-ce pas ? Regardez-moi ça . regardez comme c'est fin . on ne dirait pas des vrais cheveux, c'est comme des plumes, comme du duvet . [...]
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