Publié en 1928, Nadja reste l'un des ouvrages d'André Breton le plus reconnu par le public surréaliste. Celui-ci relate les promenades et les conversations de Breton avec Nadja, une femme rencontrée dans les rues de Paris en octobre 1926. Dans cette œuvre Nadja incarne une fée « inspirée et inspirante », une « âme errante » qui va initier le narrateur à la transfiguration du quotidien à travers des déambulations dans Paris, mais qui finit par se faire interner dans un asile d'aliénés en mars 1927. Cet écrit, difficilement classable de par sa structure déroutante, nous entraîne dans un monde surréaliste provocant en nous de multiples interrogations sur la vie, le fonctionnement de la pensée ainsi que tout ce qui s'y rattache et qui est traité par l'auteur.
[...] Encore une fois, il se base sur un comportement surréaliste en mettant l'accent sur un groupe de mots significatifs du hasard : Mais à moins que, n'est-ce pas là que réside la grande possibilité d'intervention de Nadja, très au-delà de la chance ? Ainsi à chaque fois que notre auteur croise Nadja c'est de manière surréaliste, donc inattendue. Toutefois, bien qu'étant la plus importante, Nadja n'est qu'une rencontre parmi d'autres femmes. En effet, lors de son errance Breton fait de courtes connaissances avec de nombreuses femmes. [...]
[...] C'est-à-dire que chacun de ces dessins adopte un caractère surréaliste qu'est l'interprétation de Breton ou celle de Nadja. De plus, ces dessins permettent de monter et de dévoiler une certaine manière de penser commune aux deux personnes. Une manière de penser loin de la logique et proche de l'interprétation, de la recherche et surtout de l'imagination. Pour terminer, on remarque que l'œuvre met l'accent sur des monuments, des lieux tels que le jet d'eau de la page 100 qui permet à Nadja de traduire cet objet en un constat sur leurs pensées. [...]
[...] On comprend donc ainsi que la surréalité n'est pas au-delà de la réalité mais qu'elle est à retrouver dans son évidence. Pour conclure cette étude, nous pouvons affirmer sans hésitation que Nadja d'André Breton est un récit surréaliste marqué par des caractéristiques types de ce mouvement. Ainsi Breton accorde une certaine importance aux rencontres et aux objets afin de traduire et d'expliquer le surréalisme par excellence. [...]
[...] Aussi Nadja et les autres personnages du récit sont-ils liés les uns aux autres. Parmi ces rencontres on note notamment la femme de Nantes au regard brûlant qui a levé les yeux (p.33) La jeune fille croisée en 1915 .62) qui, sans préambule, s'offrit de me réciter un des poèmes qu'elle préférait que Breton qualifie de si inattendu (non pas l'intervention de la jeune fille mais le choix du poème si peu de saison ) Ou encore Solange (p.48) personnage qui fascine Breton et dont il prend implicitement la défense. [...]
[...] Ainsi, on peut dire que Nadja représente la rencontre la plus marquante de Breton ainsi que la plus surréaliste. Cependant on peut également noter que cette occurrence ne se réalise pas une seule fois. Tout d'abord, la première rencontre de Nadja à la page 72 est marquée par le surréalisme type. En effet, si Breton a pu croiser ses yeux de fougère c'est parce que tous deux étaient soumis au désœuvrement, donc à la déambulation : le 4 octobre dernier, à la fin d'un de ces après-midi tout à fait désœuvrés et très mornes, comme j'ai le secret d'en passer On retrouve ici le concept d'errance et de disponibilité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture