Nadja est un récit géographiquement circonscrit. Le "point de départ" est l'Hôtel des Grands-Hommes (Breton a beaucoup habité dans les hôtels, y compris celui-ci), place du Panthéon. Le manoir d'Ango à Varengeville-sur-Mer est le lieu isolé adéquat pour créer en toute tranquillité. Breton fait également allusion à Nantes, ville de Benjamin Péret et ville surréaliste, à l'instar de Paris : "Nantes : peut-être avec Paris la seule ville de France où j'ai l'impression que peut m'arriver quelque chose qui en vaut la peine…" ; la ville est assimilée à la vision d'une ouvrière dont le regard a marqué Breton ("où certains regards brûlent pour eux-mêmes de trop de feux").
Paris, naturellement, est la ville fétiche des surréalistes. Breton évoque un quartier où il se rend chaque jour : "boulevard Bonne-Nouvelle entre l'imprimerie du Matin et le boulevard de Strasbourg", au nord de Paris. L'errance prédomine, il n'y a pas d'itinéraire préconçu. Le récit constitue une déambulation repérable et attestée par les photographies : p.23 celle de l'Hôtel des Grands-Hommes, p.25 celle du Manoir d'Ango, p.27 la place Maubert…
[...] Nadja est surréaliste dans sa partie esthétique : jeux, dessins, associations d'images Elle n'a pas besoin de théorie, elle est surréaliste. Elle semble être une lectrice avertie, pratiquant une lecture émotive qui fait appel aux sens, et non à l'intellect. Les Pas perdus ? Mais il n'y en a pas dit-elle p : ce jeu de mots sur le titre de l'ouvrage de poésie renvoie à des valeurs surréalistes. La marche est toujours productive, elle nourrit l'imagination et permet des rencontres et des découvertes de coïncidences. [...]
[...] La colère de Breton Elle se manifeste dans les pages 159 à 167. Les personnes qui gravitent autour de Nadja sont les premières à accuser Breton de la folie de Nadja. Le pronom impersonnel on relié à l'expression trois lignes plus loin paraît-il puis d'autres que moi les plus avertis ceux du eh ! alors» tous les crétins de bas étage marquent une gradation dans la colère. Dans ce passage argumentatif, Breton se protège à l'avance des critiques qui pourront lui être faites au sujet de la folie de Nadja. [...]
[...] L'errance prédomine, il n'y a pas d'itinéraire préconçu. Le récit constitue une déambulation repérable et attestée par les photographies : p.23 celle de l'Hôtel des Grands-Hommes, p.25 celle du Manoir d'Ango, p.27 la place Maubert La statue d'Étienne Dolet, également photographiée, l'a toujours tout ensemble attiré et causé un insupportable malaise : l'évocation de cette statue imposante est suivie de l'évocation de la psychanalyse. Toutes ces évocations illustrent une nouvelle poésie de la ville et la sacralisation de celle-ci comme lieu de rencontre. [...]
[...] Dans ce passage, Breton tente de comprendre ce qui a pu arriver à Nadja. La première cause de la chute de Nadja dans la folie est sa pauvreté : elle va à l'asile et non dans une maison de santé pour les riches où elle se serait sortie de ce mauvais pas La deuxième cause est la solitude : Elle était seule aussi La troisième est la liberté absolue et excessive de Nadja. [...]
[...] Pour Breton, il s'agissait d'une nécessité : il devait rencontrer Eluard. Ce phénomène peut être éclairé par cette citation de L'Amour fou : Je n'attends rien que de ma seule disponibilité, que de cette soif d'errer à la rencontre de tout, dont je m'assure qu'elle me maintient en communication mystérieuse avec les autres êtres disponibles, comme si nous étions appelés à nous réunir soudain On le voit, la disponibilité est la condition impérieuse de la rencontre pour les surréalistes. Synthèse des pages 24 à 69 L'unité de ce passage est présentée dans le paragraphe précédant la page 24, où Breton annonce rapidement le contenu des pages 24 à 69 : Qu'on n'attende pas de moi le compte global de ce qu'il m'a été donné d'éprouver dans ce domaine. [...]
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