Dandy par excellence, héros décadent qui révoltera le public anglais contemporain de la sortie de l'ouvrage, dont la version définitive et épurée sera publiée en 1891, Dorian Gray est l'incontournable personnage wildien. Être de passion, en quête d'absolu, il se rapproche ainsi de Faust, mais c'est surtout la thématique du pacte diabolique qui permet de rapprocher ces deux œuvres. Nous nous demanderons ainsi dans quelle mesure nous pouvons considérer l'unique roman d'Oscar Wilde comme une réécriture du mythe de Faust.
[...] Son objectif, ce serait l'expérience elle-même et non ses fruits, aussi amers et doux qu'ils pussent être[8]. On note donc chez le personnage principal une volonté de mener sa vie en laissant libre cours à toutes ses pulsions, quel qu'en soit le prix : On ne paie jamais trop cher une sensation[9]. De même, chez Lord Henry, cette idée selon laquelle on ne peut connaître que par l'expérience est fortement présente : Il allait de soi pour lui que la méthode expérimentale était la seule qui permît de parvenir à une analyse scientifique des passions. [...]
[...] cit., p Oscar WILDE, Le Portrait de Dorian Gray, op. cit., p Ibid. Oscar WILDE, Le Portrait de Dorian Gray, op. cit., p Oscar WILDE, Le Portrait de Dorian Gray, op. cit., p Oscar WILDE, Le Portrait de Dorian Gray, op. cit., p Oscar WILDE, Le Portrait de Dorian Gray, op. cit., p. [...]
[...] Si l'on confronte Le Portrait de Dorian Gray au Faust de Goethe, l'élément de comparaison incontournable est bien évidemment la notion de pacte. En effet, il s'agit là d'un élément déclencheur pour les deux œuvres : le personnage éponyme de Goethe, tout d'abord, a dans la tradition littéraire marqué de son nom cet accord entre le commun des mortels et les forces supérieures (représentées par Méphistophélès, messager sur terre du Diable), que l'on qualifie donc à juste titre de pacte faustien Faust se tourne en effet résolument vers Méphistophélès avec lequel il conclut un pacte signé de son sang : en échange de son âme, le docteur demande pouvoir et connaissance absolue. [...]
[...] cit., p Ibid. Oscar WILDE, Le Portrait de Dorian Gray, op. cit., p Oscar WILDE, Le Portrait de Dorian Gray, op. cit., p Walter Pater, The Renaissance, ed. A. Philips, Oxford, OUP Oscar WILDE, Le Portrait de Dorian Gray, op. cit., p Oscar WILDE, Le Portrait de Dorian Gray, op. [...]
[...] La même idée de pureté corrélée à la beauté de Dorian va émerger pour la première fois à travers le regard de Henry : Il y avait quelque chose dans son visage qui inspirait une confiance immédiate. Il respirait l'innocence ainsi que la pureté passionnée de la jeunesse. On sentait qu'il ne s'était pas laissé souiller par le monde[19]. C'est cette pureté qui va fasciner Henry et lui donner l'envie de façonner cette matière brute qu'est Dorian Gray au début de l'ouvrage. Le façonner, ou plutôt le révéler à lui-même : [ ] influencer quelqu'un, c'est lui donner son âme. [...]
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