Les Nuits sont un ensemble de quatre poèmes composés par Alfred de Musset (1810-1857). Ils sont d'abord publiés dans La Revue des deux mondes, de 1835 à 1837, puis dans les Poésies complètes en 1840.
Ses nuits sont en fait les rivales de celles composées par James Hervey ou encore Edward Young... mais l'inspiration et les thèmes développés par Musset ont fait de son oeuvre un chef-d'oeuvre du romantisme français (...)
[...] Ce lyrisme est particulièrement visible dans les Nuits. On y trouve notamment des jeux d'échos entre les poèmes, une alternance subtile de moments lyriques et de narrations, qui viennent appuyer une structure unifiée dans la forme et dans les thèmes développés. Il s'agit en réalité d'une véritable mise en abîme de la création poétique, puisque l'esthétique de sa réflexion se nourrit elle-même. La rupture avec George Sand Il est important de revenir sur la question de la relation de l'écrivain avec George Sand. [...]
[...] Le cœur Le cœur est l'organe privilégié dans la poésie de Musset. Qu'il s'agisse de l'écrivain lui-même ou des autres intervenants dans l'œuvre, le cœur est récurrent : on y croise donc le cœur du pélican lorsqu'il nourrit sa progéniture, le cœur du Poète, dont le sang même trace dans le ciel un cercle éblouissant le cœur de l'amant, à la fois passionné et dévoré Tout part et revient au cœur, de la douleur à la plénitude finale. La Muse, d'ailleurs, ne s'y trompe pas lorsqu'elle interroge le Poète dans la nuit d'août : De ton cœur ou de toi, lequel est le poète ? [...]
[...] La Muse pousse le poète à se mettre au travail ; ce dernier se révèle en effet être un amant paresseux Elle lui propose donc des sujets d'écriture, des genres poétiques, mais le Poète privilégie le silence, afin de mieux écouter parler le cœur A cela, la Muse répond par l'apologue du pélican des vers 153 à 191. Puisque le Poète est angoissé, pourquoi n'utiliserait-il pas ses craintes, ses inquiétudes, ses douleurs pour écrire, faisant de son tourment sa matière poétique ? Une fois de plus, la tentative de la Muse se solde par un échec. [...]
[...] Le Poète questionne alors cette vision, lui demandant ceci : Qui donc es-tu, spectre de ma jeunesse ? La Vision se contente de lui répondre : Ami, je suis la solitude La nuit d'août Cette fois, il s'agit de 1836. Ce poème est le plus court du cycle, puisqu'il n'est composé que de 137 vers. De nouveau, il s'agit d'un dialogue entre le Poète et la Muse. Cette dernière reproche une fois de plus au poète d'avoir délaissé son art, la poésie : Hélas ! [...]
[...] L'écrivaine a donc eu beaucoup d'influence sur lui, ce qui explique les souffrances déclenchées par leur rupture. Certes, de nombreux passages font directement référence à cette douleur. Mais son inspiration n'est pas réductible à sa part autobiographique. Musset nous livre des confidences, une souffrance particulière, l'importance du souvenir ; toutefois, il ne faut pas cantonner le travail des Nuits à cette expérience amoureuse. Sa poésie est bien une poésie personnelle (cf. les travaux de M.Donald et R.Gamble), mais elle n'est pas que cela. [...]
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