La mort est mon métier, Robert Merle, roman, Seconde guerre mondiale, nazisme, camp de concentration, Auschwitz, shoah
Robert Merle a publié ce livre qui a fait sensation à sa parution, en 1952, à une époque où le traitement des crimes nazis dans la littérature en était encore à ses balbutiements.
[...] La noirceur du livre a donc pu entacher le plaisir de lecture. - Impressions du lecteur : La mort est mon métier est une lecture oppressante, une lecture difficile qui exige beaucoup du lecteur. En effet, le lecteur doit comprendre au fil du récit une personne pour qui l'obéissance était si importante qu'elle a conduit à l'absence totale de valeurs morales. Cela semble si étranger au lecteur, si incompréhensible, si invraisemblable. Et pourtant, cette histoire a été la réalité la plus abjecte, il y a plus de 80 ans maintenant. [...]
[...] Je conseillerais ce livre pour deux raisons : le fait de comprendre une période cruciale comme la Seconde Guerre mondiale, le procédé littéraire qui fait du bourreau et du mal incarné le protagoniste principal du roman. - Citation : « Il se reprit : - . dans quatre semaines exactement, vous me ferez tenir un plan précis à l'échelle de la tâche qui vous incombe. Il fit un petit signe de la main droite. Je me levai. - Avez-vous des objections ? - Nein, Herr Reichsführer. [...]
[...] La mort est mon métier - Robert Merle (1952) Robert Merle, La Mort est mon métier, Paris, Éditions Gallimard, coll. Folio n° 789, 1978 - Contexte : Robert Merle a publié ce livre qui a fait sensation à sa parution en 1952 à une époque où le traitement des crimes violents nazis dans la littérature en était encore à ses balbutiements. Par exemple, l'ouvrage intitulé Si c'est un homme de Primo Lévi ne date que de 1947. De fait, la parution de ce livre en français a été appréciée comme un « choc littéraire » puisque l'auteur donna la parole - même fictive - à un personnage sordide : le bourreau du camp d'extermination d'Auschwitz. [...]
[...] Je me mis au garde-à-vous et je dis : - Jawohl, Herr Reichsführer » (P.275) = Pour moi ce passage est fondamental de la notion d'obéissance aveugle qui peut amener à réaliser des actes réprouvés par la morale. Il est typique de l'esprit du roman qui montre le personnage comme étant doué de raison mais qui obéit aveuglement. - Question qui serait potentiellement posée durant l'oral : La mort est mon métier apparaît pour vous plus d'une biographie ou plus d'un roman historique ? [...]
[...] Sans oublier le facteur historique qui demeure une partie prenante de mon intérêt personnel à lire ce texte. - Critique : J'ai aimé le parti pris de l'auteur au niveau littéraire. La caractérisation de Rudolf Lang le montre comme un homme extérieurement discret qui travaille dans de nombreuses professions et groupes sociaux différents. Il est intelligent, poli et modeste, mais aussi très facilement influençable et fidèle à l'État. Son côté amoureux des animaux et introverti contraste avec son obéissance et son respect envers ses supérieurs et sa position de leader à Auschwitz. [...]
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