Le Portugal en Asie, ou l'union de l'Etat et de l'Eglise dans l'expansion outre-mer.
- Un cadre Etat-Eglise formé en Europe et exporté : fusion entre civil et religieux.
. La papauté servait d'arbitre entre les deux Empires, leur laissait libre court sur leur territoire.
En contrepartie, il leur fallait évangéliser.
* Dum diversas (18/06/1452), Romanus Pontifex (08/01/1453), Inter Caetera (13/03/1456)
* Formation du Padroado Real qui donne au roi le monopole du contrôle et de la direction sur ses terres.
. 1622 : création de la Congrégation pour la Propagation de la Foi par la papauté, rompant avec le Padroado et le monopole portugais, ouvrant la porte aux autres nations.
- Mais les deux appareils étaient confrontés à des situations bien plus complexes.
. La colonisation était avant tout un moyen de s'enrichir, l'évangélisation n'était pas prioritaire.
. Mais du fait du Padroado, l'Inquisition fut installée à Goa (1546), qui fit détruire les temples hindous, causant le départ des populations.
- Mais, l'Estado avait besoin des commerçants hindous, donc ils firent interdire ces pratiques.
. En outre, l'apparition des missions des jésuites (mission du Madurai) greva aussi les relations Etat-Eglise, car le Portugal ne voulait pas perdre ses prérogatives.
Pour les Etats protestants, la question religieuse était bien plus annexe dans le contexte colonial.
- Angleterre et East India Company : construction d'églises pour les employés des comptoirs mais interdiction formelle d'activités missionnaires (jusqu'en 1813).
. Il s'agissait de "tolérer" la liberté religieuse pour encourager les communautés à s'intéresser aux activités de la compagnie et y prendre part.
. Licence accordée aux Capucins français pour l'évangélisation autour de Madras (jusqu'en 1747).
* Accord passé aussi avec les Arméniens en 1688
. Première tentative missionnaire anglaise en 1691 avec la volonté de convertir les Portugais catholiques de Madras.
* 1744 : début de l'évangélisation des Indiens.
- PB et Verenigde Oost-Indische Compagnie : en tant que "pays neuf" au XVIe siècle, le principal problème était d'unifier le pays et donc de réduire le catholicisme.
* Cependant, Luther et Calvin, et leurs suites, ne portaient que peu d'intérêt à la question coloniale, voir y étaient hostiles.
- Aucune volonté d'évangélisation
- Subordination totale de l'Eglise à l'Etat.
* Nécessité de garder des bonnes relations avec les populations locales
- Interdiction totale de prosélytisme envers les musulmans.
* Il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour voir la mise en place de missions protestantes (...)
[...] Le Portugal en Asie, ou l'union de l'Etat et de l'Eglise dans l'expansion outre-mer. - Un cadre Etat-Eglise formé en Europe et exporté : fusion entre civil et religieux. o La papauté servait d'arbitre entre les deux Empires, leur laissait libre court sur leur territoire. En contrepartie, il leur fallait évangéliser. Dum diversas (18/06/1452), Romanus Pontifex (08/01/1453), Inter Caetera (13/03/1456) Formation du Padroado Real qui donne au roi le monopole du contrôle et de la direction sur ses terres. o 1622 : création de la Congrégation pour la Propagation de la Foi par la papauté, rompant avec le Padroado et le monopole portugais, ouvrant la porte aux autres nations. [...]
[...] - L'affrontement des logiques : la question des relations diplomatiques. o Banalisation du protectorat français o Promotion de l'Eglise chinoise o Ouverture de relations diplomatiques directes avec la Chine, à l'initiative de Léon XIII : deux lettres pour les Empereurs de Chine et du Japon MORLAT Patrice (dir.), La Question Religieuse dans l'Empire colonial Français, Les Indes Savantes, Paris Souligne le caractère international et supranational des missions et leur suggère qu'ils pourraient eux-mêmes en assurer la sécurité. - Atermoiements papaux : un échec du pape ? [...]
[...] Aupiais par exemple revue Reconnaissance Africaine, contre une vision simpliste des cultes indigènes : la session des Semaines Sociales de Versailles est consacrée aux conflits de civilisation BALLARIN Marie-Pierre, Culte des ancêtres et politique coloniale. Les reliques des rois sakalava au cœur de l'enjeu colonial (côte ouest de Madagascar, 1930-1960) p. 89-103. Culte traditionnel devenu culte dynastique, légitimant l'exercice du pouvoir. Les rois sakalava sont bienveillants envers les Français qui mettent alors en place une administration indirecte. La possession des reliques est alors un enjeu des luttes de pouvoir. - La tentative de la destruction des reliques par un gouverneur indigène. [...]
[...] o Il faut donc se mettre les populations locales dans la poche. A chaque fois que les jésuites tentent la répression (interdire les cultes, détruire les pagodes), les hindous quittent la ville, les autorités coloniales sont alors obligées d'intervenir. Affaire Naniapa (condamnation d'un courtier hindou) : scandale en France, le Conseil du roi casse le jugement, les jésuites sont vaincus. o Règlement du 30 décembre 1869 : mise en place de la chaudrie (tribunal hindou avec lois traditionnelles). o 6 janvier 1819 : Edit de Tolérance MORLAT Patrice (dir.), La Question Religieuse dans l'Empire colonial Français, Les Indes Savantes, Paris Cette politique permet de maintenir l'ordre, mais aux dépens des valeurs de la France ce qui peut choquer les métropolitains, notamment les catholiques (notamment les pratiques de castes). [...]
[...] o Semi-victoire pour les MEP car ne parviennent pas à assurer la prise en main des élites indochinoises. o Victoire mortelle pour le gouvernement car l'alphabétisation reste très faible. o Un second échec pour l'Eglise : la France, soucieuse de montrer qu'elle n'avait rien à voir avec les catholiques et les missionnaires, et en regard des accords de protectorat, se tourne vers les bouddhistes et les confucianistes. Le bouddhisme devient la religion d'Etat pour les Indochinois envoyés en France pendant la première guerre mondiale, même s'ils étaient majoritairement catholiques. [...]
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