Chapitre 1
La peur a plusieurs noms : frayeur, effroi, panique, terreur, épouvante.
Dans le château de la Roche-Guyon, la peur est partout. Le long des murs humides, la peur fait grincer les portes, les planches, hurler les chiens, trembler les hommes.
La peur est aussi dans cette falaise et ce noir donjon.
Quand Michel de Gallardon est arrivé à la Roche-Guyon, il s'est souvenu qu'il aurait dû être attentif aux présages, des signes de malheur, d'infamie, de mort étaient évidents.
Le jour où Michel a laissé derrière lui les lieux de son enfance, il avait vu une lumière, c'était déjà un présage, un jaune sale, un jaune orage qui ne veut pas éclater. Une odeur fade flottait dans l'air.
Une chouette débusquée par un renard s'était envolée (...)
[...] Tombant de tour son long. Frappant la roche de ses poings nus, heurtant sa face sur la pierre, se meurtrissant jusqu'au sang ; finissant par tomber évanoui dans u couloir où couraient des rats. Chapitre 15 Ce matin-là, l'entraînement commença par la nasarde un jeu violent auquel Michel avait pris goût. Il devait frapper l'adversaire soit sur le nez soit sur les fesses, où nulle douleur ni cri n'étaient tolérés, le moindre mouvement de faiblesse était sévèrement puni. Thierry de Lulle chercha son champion, Michel savait qu'il faudrait se battre jusqu'à l'épuisement et que seul le vainqueur trouverait grâce à ses yeux. [...]
[...] Un sourire triste éclaira son visage et elle s'approcha. Ce fut son mari qui recula. La main de Morgane effleura son visage c'est elle qui le soignerai maintenant. Elle savait ce qu'il fallait faire et ne pas faire avec la lèpre. Tous deux apparurent en public en haut des marches. Le fou était un peu en retrait derrières ses maîtres. Le seigneur, enveloppé de son épais manteau, sa capuche masquant ses traits, se tenait très raide, dame Morgane, pâle et souriante, à son côté. [...]
[...] Dame Morgane gérait le domaine, soignait son époux. Guillaume s'isolait du monde des hommes et continuait à habiter le donjon. Michel avait le sentiment qu'il le regardait mais désormais, c'était réconfortant. Ce n'était plus un démon qui était là, mais un homme que Michel respectait. L'entraînement avait reprit, Petit-Luc était devenu l'ami de Michel. Le visage de Thomas s'effaçait peu à peu de sa mémoire, mais pas ses gestes ni le souvenir de son rire et des longues soirées passées à discuter au dortoir, il manquait toujours à Michel. [...]
[...] La châtelaine eut un geste agacé. - Cessez ce jeu, voulez-vous ? Ce n'est qu'un enfant. - Tous ces écuyers sont amoureux de vous tout comme moi et vous le savez. - Je n'aime que mon mari, vous n'étiez pas si cruelle quand vous croyiez mon frère mort. - Que dites vous là messire ! vous n'avez jamais eu mes faveurs, vous-même étiez plus délicat avant le retour de sire Guillaume, je ne vous reconnais plus. - Je le suis toujours. [...]
[...] Emu, Guillaume fit signe à tous de se relever. Pendant tout ce temps, Morgane était restée les yeux fixés sur son époux. Guillaume remercia la foule. Des crimes ont été commis dans l'enceinte du château. Pour Guillaume, ils devaient être châtiés. Le premier mort fut : 1 Le maître d'œuvre qui avait été poussé de la fenêtre dans le vide des appartements de Guillaume. Sans doute voulait on obtenir de lui le secret des travaux qu'il avait faits pour lui. [...]
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