Moonlight Hotel est le deuxième roman du journaliste américain Scott Anderson après Triage (Belfond, 1999).
David Richards travaille dans l'ambassade américaine du royaume du Kutar, un petit pays imaginaire du Moyen-Orient. Dans cette ancienne colonie britannique sans intérêt stratégique, sa mission est d'aider les autorités locales en s'occupant des projets de développement économique dans l'arrière-pays montagneux et désertique. Pour briser la calme monotonie des lieux et l'inanité des réunions de travail, il y a, pour David, les soirées mondaines et surtout les femmes, pas celles du Kutar _ il ne faut pas brusquer en effet les susceptibilités d'une société restée encore conservatrice_ mais les épouses délaissées des expatriés, « qui se comportaient ici avec plus d'audace qu'ailleurs ».
[...] Sa plume assassine n'épargne pas non plus l'administration gratte-papier, plus proche de l'univers kafkaïen ou du langage orwellien avec son obsession du politically correct que des idéaux qu'elle prétend incarner, la liberté et la démocratie. Scott Anderson connaît bien son affaire. Journaliste, il a été reporter et correspondant de guerre dans de nombreuses zones de conflits. Sa frustration et sa colère sont également tournées contre une certaine presse qui n'a pas toujours l'éthique ou le courage de couvrir des guerres au prétexte qu'elles n'intéresseraient pas l'opinion publique. Dans le roman, le personnage Stewart McBride essaye en vain de convaincre sa rédaction de publier en première page ses articles sur la situation catastrophique au Kutar. [...]
[...] Moonlight Hotel, Scott Anderson, Belfond, mai pages Moonlight Hotel est le deuxième roman du journaliste américain Scott Anderson après Triage (Belfond, 1999). David Richards travaille dans l'ambassade américaine du royaume du Kutar, un petit pays imaginaire du Moyen-Orient. Dans cette ancienne colonie britannique sans intérêt stratégique, sa mission est d'aider les autorités locales en s'occupant des projets de développement économique dans l'arrière-pays montagneux et désertique. Pour briser la calme monotonie des lieux et l'inanité des réunions de travail, il y pour David, les soirées mondaines et surtout les femmes, pas celles du Kutar _ il ne faut pas brusquer en effet les susceptibilités d'une société restée encore conservatrice_ mais les épouses délaissées des expatriés, qui se comportaient ici avec plus d'audace qu'ailleurs Au moment où sa mission touchait à son terme, des tensions s'accumulent entre le gouvernement d'Abdul Rahman II et les tribus du nord, pauvres et qui vivent de l'élevage. [...]
[...] C'est une satire bien menée et fouillée sur les conséquences de la politique américaine dans certaines régions fragiles du globe. Roman contre la guerre, ce livre qui serait utile à tous les étudiants en sciences politiques peut se lire comme un modèle géopolitique des conflits contemporains. Il raconte de manière réaliste, non sans humour, les dégâts, sur des petites nations, des jeux et manipulations des grandes puissances, véritables apprentis sorciers du pire. Caustique, il dénonce à travers le colonel Munn, amateur de noms de codes, l'incompétence de l'armée. [...]
[...] Pour réponse, il reçoit de son journal, davantage concerné par les papiers sensationnels une leçon amère et déconnectée de la brutalité qu'il vit au quotidien : Gros titre impossible à cause : du sujet ; de l'insistance sur le côté négatif. Pourquoi ne pas essayer des thèmes plus accrocheurs ou captivants, du genre l'espoir palpite sous les ruines ou un remake de Roméo et Juliette, l'amour plus fort que la guerre ? Sérieusement, McBride, ça aiderait ce pays à retenir l'attention qu'il mérite. Entre fiction et témoignage, dans la pure tradition américaine incarnée par l'écrivain et journaliste Norman Mailer, un livre satirique et humaniste sur l'absurdité de la guerre. [...]
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