Montesquieu (1689-1755) est un magistrat et écrivain
français du XVIIIe siècle. Philosophe des Lumières au même titre que Voltaire, ayant soif de connaissance, il voyage beaucoup. Il se rend alors compte que le système français est loin d'être parfait, et se lance dans l'élaboration des Lettres Persanes. Ce roman épistolaire, publié en 1721 anonymement, relate le voyage en Europe de deux Persans Uzbeck et Rica. Leurs aventures se déroulent de 1712 à 1720 (règne de Louis XIV jusqu'en 1715 et régence de Philippe d'Orléans de 1715 à 1723). Ils quittent la Perse et découvrent les Français, leurs opinions politiques et religieuses. Le texte ici présenté est extrait de la Lettre XXIV des Lettres Persanes. Montesquieu y fait intervenir les deux Persans, qui découvrent la France et sont très étonnés de ce qu'ils voient autour d'eux. Mais cet étonnement n'est peut-être pas si anodin que cela…Par quels moyens le philosophe parvient-il à dénoncer les aspects critiquables de la société de l'époque, et quels sont ces aspects ? C'est ce que nous essaierons de comprendre, en étudiant dans un premier temps la façon dont le procédé du regard étranger permet de contourner la censure, en nous basant notamment sur l'idée d'une lettre orientale, puis en évoquant les idéaux des Lumières qui transparaissent dans ce texte. Dans un second temps, il sera question des différentes satires, facilitées par les procédés de l'ironie : celle du Roi, puis du Pape. Pour finir, nous étudierons les moyens utilisés par l'auteur pour faire comprendre aux Français qu'ils sont crédules, en nous basant sur la mise en lumière de cette naïveté, puis sur le but poursuivi par l'utilisation d'une double énonciation…
[...] Pour finir, nous étudierons les moyens utilisés par l'auteur pour faire comprendre aux Français qu'ils sont crédules, en nous basant sur la mise en lumière de cette naïveté, puis sur le but poursuivi par l'utilisation d'une double énonciation Dans ses Lettres Persanes, Montesquieu utilise le procédé du regard étranger, se basant sur la rhétorique de l'étonnement et le genre épistolaire, pour éviter la censure, et ainsi exprimer clairement les idéaux qu'il défend : ceux des Lumières. Tout d'abord, Montesquieu prend appui sur une lettre orientale afin de faire passer ses idées. On retrouve en effet tous les indices de l'écriture épistolaire : la typographie et la formule de clôture Je continuerai à t'écrire (qui apparaissent dans la lettre intégrale) sont caractéristiques de ce genre. D'autre part, on a la présence d'un je émetteur (l.13), et d'un tu destinataire (l.13). Le tutoiement, Ce que je te dis (l.13), suggère donc des liens affectifs entre les épistoliers. [...]
[...] Tout d'abord, Montesquieu s'attaque à l'orgueil des sujets. La restriction négative ne que présente dans la phrase n'ayant d'autres fonds que des titres d'honneur à vendre fait référence aux charges conférant la noblesse qui pouvaient s'acheter. Par ce biais, Montesquieu appuie cette idée de prodige de l'orgueil humain (l.4-5). Ces titres n'avaient en effet aucune valeur, mais les plus riches les achetaient et en tiraient prestige, ce qui était ridicule, une dépense uniquement par orgueil pour se sentir supérieurs. L'auteur utilise une comparaison très négative, disant du roi qu'il tire [ses richesses] de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines (l.2-3). [...]
[...] La phrase: il y a un autre magicien, plus fort que [le Roi], qui n'est pas moins maître de son esprit qu'il l'est lui-même de celui des autres (l.13-14) montre le pouvoir de la religion sur les esprits à cette époque. C'est la religion qui est responsable de la société. Le terme de magie sert de fil conducteur dans la présentation expéditive et burlesque du dogme chrétien. Le Pape est représenté comme un vulgaire illusionniste et manipulateur, comme le montre l'antithèse Ce magicien s'appelle le Pape (l.14-15). [...]
[...] Montesquieu écrit dans De l'esprit des Lois (1748) qu'il est utile de séparer les trois pouvoirs, donc qu'ils ne soient pas concentrés dans les mains d'une seule personne, afin d'éviter toute tyrannie. Dans cet extrait des Lettres Persanes, cette notion est également présente, le Roi gouverne en monarque absolu, il est le plus puissant prince de l'Europe il peut entreprendre ou soutenir de grandes guerres (l.3-4). Tous les pouvoirs sont donc concentrés en sa personne, ce que Montesquieu veut changer à tout prix. [...]
[...] Montesquieu, Lettres Persanes Lettre XXIV Montesquieu (1689-1755) est un magistrat et écrivain français du XVIIIe siècle. Philosophe des Lumières au même titre que Voltaire, ayant soif de connaissance, il voyage beaucoup. Il se rend alors compte que le système français est loin d'être parfait, et se lance dans l'élaboration des Lettres Persanes. Ce roman épistolaire, publié en 1721 anonymement, relate le voyage en Europe de deux Persans Uzbeck et Rica. Leurs aventures se déroulent de 1712 à 1720 (règne de Louis XIV jusqu'en 1715 et régence de Philippe d'Orléans de 1715 à 1723). [...]
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