Les Lettres persanes, comme l'indique le titre sont un roman par lettres, et ont été publiées pour la première fois en 1721. C'est l'histoire de deux Persans, Usbek et Rica qui, poussés par la curiosité, quittent leurs pays pour visiter le monde occidental. A travers 161 lettres, ils décrivent les moeurs européennes, critiquant certains aspects de la société, et comparent les pays visités à leur pays natal. A cela, se mêle également l'histoire du sérail d'Usbek à Ispahan.
Pour une meilleure compréhension, il convient de résumer ce livre en deux grandes parties ; la première porte sur le récit du sérail, et la seconde sur la critique et la description faussement naïve de la société européenne.
[...] (lettre XXXIV). Il dénonce également l'infidélité des Français : Un mari qui voudrait posséder sa femme serait regardé comme un perturbateur de la joie publique et comme un insensé qui voudrait jouir de la lumière du soleil à l'exclusion des autres hommes. (lettre LX) Mais l'auteur trouve tout de même un point positif à la société française : On dit que l'homme est un animal sociable. Sur ce pied-là ; il me paraît qu'un Français est plus homme qu'un autre ; c'est l'homme par excellence, car il semble être fait uniquement pour la société (lettre LXXXVII). [...]
[...] Ils sont au service des femmes et doivent faire respecter l'ordre. Il n'y a pas que les eunuques qui entretiennent une correspondance avec Usbek, ses femmes lui écrivent également. Elles lui expriment leur amour à son égard, et le besoin qu'elles ont de le revoir. Une d'elle, Fatmé lui écrit ceci : "Que veux-tu que devienne une femme qui t'aime, qui était accoutumée à te tenir dans ses bras, qui n'était occupé que du soin de te donner des preuves de sa tendresse, libre par l'avantage de sa naissance, esclave par la force de son amour ? [...]
[...] Les voitures lentes d'Asie, le pas réglé de nos chameaux, les feraient tomber en syncope. Pour moi, qui ne suis point fait à ce train, et qui vais souvent à pied sans changer d'allure, j'enrage quelquefois comme un chrétien : car encore passe qu'on m'éclabousse depuis les pieds jusqu'à la tête ; mais je ne puis pardonner les coups de coude que je reçois régulièrement et périodiquement. Un homme qui vient après moi, et qui me passe, me fait faire un demi-tour, et un autre, qui me croise de l'autre côté, me remet soudain où le premier m'avait pris : et je n'ai pas fait cent pas, que je suis plus brisé que si j'avais fait dix lieues. [...]
[...] Le jour vint où il demanda au Roi la permission d'aller étudier les sciences en Occident. Celui-ci lui accorda la faveur et Usbek parti. Mais, une fois loin de ses amis, il se pose des questions sur la nécessité de son choix : ses femmes lui manquent : une certaine inquiétude a achevé de me troubler et m'a fait connaître que, pour mon corps, j'avais trop entrepris. Mais qu'est-il plus important : la soif de connaissance ou les passions charnelles ? [...]
[...] Ce magicien s'appelle le Pape. Tantôt il lui fait croire que trois ne font qu'un, que le pain qu'on mange n'est pas du pain, ou que le vin qu'on boit n'est pas du vin Il dénonce aussi certains aspects de la religion chrétienne : Le divorce était permis dans la religion païenne, et il fut défendu aux chrétiens. ( ) On ôta non seulement toute la douceur du mariage, mais aussi l'on donna atteinte à sa fin : en voulant resserrer ses nouds, on les relâcha ; et, au lieu d'unir les cours comme on le prétendait, on les sépara pour jamais. [...]
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