Théodore Monod (1902 - 2000), anthropologue, linguiste, océanographe, géologue, botaniste et philosophe, pour ne pas tous les citer, a écrit ce livre après avoir quelque peu perdu l'espoir en l'humanité. Théodore Monod était professeur au Muséum national d'histoire naturelle et membre de l'Académie des Sciences. Ce savant naturaliste était un homme de science, mais également un religieux issu d'une famille de pasteurs très attachée à la religion protestante. S'il a choisi une carrière scientifique plutôt que le pastorat, Monod n'oublie pas le coté spirituel et se questionne sans cesse sur le rôle de la religion dans l'évolution de l'Homme et de ses comportements. Théodore Monod était également un militant pour les causes qu'il croyait justes. Il a dénoncé la guerre et l'arme nucléaire, prôné le respect de la vie, qu'elle soit humaine, végétale ou animale. Il était contre la chasse, la corrida, et contre les expériences sur les animaux. Quelques années avant la parution de cet ouvrage, l'humanité a pu assister à de nombreuses catastrophes telles celle de Bhopal en 1984 ou encore l'explosion d'un réacteur nucléaire à Tchernobyl en 1986. L'auteur avait affirmé, concernant l'avenir de l'homme, « l'arme nucléaire, c'est la fin acceptée de l'humanité... ». Il avait même fondé en 1966, avec Jean Rostand, le Mouvement contre l'arme atomique (...)
[...] Comme dit Monod, une voiture est une voiture, qu'elle soit verte, bleue ou rouge. Mais dans la nature, diversité est synonyme de vie. Parallèlement, l'avancée humaine est responsable de la disparition, ou du moins de la mise en danger de nombreuses espèces, ce qui témoigne du fait que l'homme n'est pas prêt pour aimer et comprendre sa planète, mais préfère la dominer et la piller de toutes ses ressources. Notre société actuelle tend vers une uniformisation à outrance où toutes les espèces vivantes ne trouvent plus leur place pourtant essentielle. [...]
[...] Avec par exemple l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de ses ressources, les questions environnementales commencent à refaire surface, notamment au sein des gouvernements, même si les actions en faveur de l'environnement sont encore moindres à l'époque où le livre a été écrit. L'engagement de l'homme pour la cause environnementale doit être plus grand s'il tient à le préserver, sachant que c'est une condition sine qua non de sa survie. Dans cette partie, Monod aborde également la question du nucléaire. Pourquoi un tel engouement alors que personne ne s'est même posé la question des conséquences du nucléaire quant à la gestion de ses déchets et de ses risques. [...]
[...] Enfin, dans une dernière partie, Monod analyse la question de la nature vivante au sein de la foi chrétienne. Il démontre, en s'appuyant sur de nombreux écrits, que le christianisme, qui soit dit en passant ne condamne pas non plus la guerre, demeure totalement silencieux face aux problèmes de la condition animale. Bien que la Bible face quelques références d'usage à la nature, la théologie chrétienne ne se soucie exclusivement que de l'espèce humaine, et néglige toutes autres formes de vie, les animaux ne servant qu'à nourrir les hommes, du moins, jusqu'à beaucoup plus tard dans l'histoire. [...]
[...] S'ils sont dotés d'une conscience, ils devraient alors faire la différence entre le bien et le mal. Pourquoi alors assiste-t-on à tant de massacres et d'horreurs ? La thèse de la responsabilité du progrès technique est mise en avant. L'homme étant capable de réaliser ses propres créations, cessera t-il un jour de créer si cela portait préjudice à son environnement ? Il semblerait que non si l'on en suit l'exemple de l'arme nucléaire. De même, le fait que la guerre et autres atrocités soient légitimées. [...]
[...] Toujours dans cette optique là, Monod réfléchit sur la question du nucléaire. Cet ouvrage offre des pistes vers un équilibre entre l'homme et ce qui l'entoure. Autant de questions essentielles afin de comprendre pourquoi nous en sommes où nous sommes actuellement MÉTHODOLOGIE, DÉMARCHE Dans Et si l'aventure humaine devait échouer plusieurs chapitres sont tirés d'autres ouvrages de Théodore Monod, comme le chapitre 10 L'Afrique à travers un prisme, qui était déjà paru dans AOF, Albums de l'Afrique occidentale française en 1951. [...]
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