Albert Chinualumogu Achebe, ou Chinua Achebe, est né en 1930 à Ogidi en Nigeria. Il a étudié à Ibadan et à Londres avant de travailler, dès 1954, à la radio nigériane comme producteur puis directeur régional. Directeur des éditions Citadel Books à Enugu, il a fondé et dirigé de 1962 à 1972 la célèbre collection « Ecrivains africains » aux éditions Heinemann et dirige, depuis 1962, la revue littéraire Okike. Fort actif pendant la guerre civile, il s'est rendu aux Etats-Unis en 1969 pour susciter des appuis pour le Biafra, tout en poursuivant une carrière universitaire commencée à Nsukka (Nigeria) en 1967. Il vit maintenant au Nigeria où il enseigne.
Le premier roman de Chinua Achebe dépeint une collision entre les cultures africaines et européennes, à travers la réaction du héros, Okonkwo, à l'arrivée de missionnaires et des pouvoirs européens.
[...] Le monde s'effondre est devenu le roman le plus célèbre écrit en Anglais par un Africain (Donald Herdeck, African Authors). No Longer at Ease (1960 ; Le Malaise, 1978) reprend le même thème. Il écrit ensuite Arrow of God (1964 ; La Flèche de Dieu, 1978) et A Man of the People (1966 ; Le Démagogue, 1977). Achebe excelle dans le genre de la nouvelle. Il en a publié deux recueils, The Sacrificial Egg and Other Stories (1962 ; L'Oeuf du sacrifice et autres nouvelles) et surtout Girls at War (1972 ; Femmes en guerre, 1981). [...]
[...] Un autre personnage intéressant de Le monde s'effondre est Nwoye, le fils aîné d'Okonkwo et d'Anasi, sa première épouse. Nwoye est un jeune homme moins ambitieux que son père, plus calme et plus rêveur, plus enfant qu'Okonkwo à son âge, mais qui est malgré tout désireux de faire plaisir à son père. Lorsque Ikemefuna vient vivre avec eux, il se lie d'une forte amitié avec lui, jusqu'à le considérer comme son frère. Mais un jour Okonkwo lui dit qu'Ikemefuna doit rentrer dans son village et Nwoye devine la véritable raison de ce départ au visage de son père. [...]
[...] Le monde s'effondre montre la façon dont les Européens s'y sont pris pour prendre racine en Afrique. Les missionnaires sont arrivés très rapidement et se sont implantés dans les villages, ne causant pas de tort puisqu'ils étaient au début considérés comme des fous. Puis les autorités, avec un gouvernement et une justice propre visant à suppléer la justice déjà existante, arrive à son tour, en plus grand nombre, et avec de meilleures armes. Ils s'installent par la force et la terreur, comme le montre l'exemple de la destruction du village qui aurait tenté de leur résister. [...]
[...] Lorsque les missionnaires vont tenter d'évangéliser le village, il leur rira au nez mais surtout considérera leur action comme sacrilège. Il refusera jusqu'au bout l'implantation des coutumes européennes. Mais c'est également un homme au caractère impétueux, impulsif et violent. Il n'hésite pas à battre ses femmes et ses enfants, parfois même au dépit des traditions, battant sa plus jeune épouse pour une étourderie durant une période sacrée où la violence est interdite. Il se vante d'avoir été à la guerre, d'avoir rapporté jeune sa première tête humaine, d'avoir tué cinq hommes. [...]
[...] Elles se bornent à l'éducation de leurs enfants, aux tâches ménagères, et aux tâches les moins physiques. Leur mari peut les battre si elles viennent à manquer à leur devoir, comme dans le cas d'Ojiugo qui oublie de rentrer assez tôt pour cuire le repas. Les fils sont censés prendre la relève de leur père, tandis que les filles sont destinées à faire le meilleur mariage possible, mariage qui donne lieu à des négociations pour fixer la dot. On y apprend également beaucoup sur les fêtes, les festins et les traditions qui rythment la vie du village. [...]
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