Le Misanthrope ou l'Atrabilaire amoureux est une comédie de Molière en cinq actes et en vers, représentée pour la première fois le 4 juin 1666 au Théâtre du Palais-Royal.
Elle est inspirée du Dyscolos de Ménandre. Le Misanthrope n'obtient qu'un succès mitigé, et ne reste donc à l'affiche que durant trente-quatre représentations (...)
[...] Eliante se distingue de Philinte par son esprit et son observation astucieuse du comportement humain. Là où Philippe ne ferait que s'abstenir de tout commentaire, Eliante en profite pour placer un avis bien pensé. Elle offre une critique intelligente de la manière dont les hommes se comportent lorsqu'ils sont amoureux, et délivre une analyse pondérée du comportement d'Alceste. Eliante sait également tenir tête à sa cousine, ce que l'on constate lorsqu'elle refuse de choisir qui sera son amant. Sa seule faiblesse notable réside dans son ambivalence vis-à-vis d'Alceste. [...]
[...] Finalement, Alceste est le seul prétendant à rester. Pour une fois, il est prêt à pardonner à Célimène, mais elle doit d'abord accepter de vivre à l'écart de la société avec lui. Elle est choquée par sa proposition et lui explique qu'elle est trop jeune pour prendre une décision si radicale. Elle accepte de l'épouser, mais pas de s'exiler avec lui. Furieux, Alceste renonce à son amour pour elle. Il se tourne vers Eliante et lui dit qu'il serait injuste de sa part de lui demander son dévouement. [...]
[...] Toutefois, Molière ne paraît pas s'opposer totalement à l'hypocrisie. Il suggère qu'un minimum de duplicité peut être toléré, aussi longtemps que personne n'est blessé. Les gens de la Cour sont trop fragiles pour supporter l'honnêteté brutale dont Alceste fait preuve. Sans un peu de flatterie et quelques mensonges occasionnels, toute amabilité entre les personnages viendrait à disparaître. Philinte incarne de la façon la plus poussée l'équilibre entre vérité et tromperie. Il n'aime pas le poème d'Oronte, par exemple, mais s'abstient avec tact de l'insulter. [...]
[...] Au moment même où l'on croyait Alceste prêt au compromis, il résiste à tout accord final avec Célimène. Dans la dernière scène, alors qu'il lui fait la proposition absurde de s'exiler avec lui, Célimène lui propose de se marier comme il le veut, mais de rester à Paris. Alceste refuse, ce qui est probablement le résultat qu'on aurait pu imaginer dès le début de la pièce. Plus qu'un refus de compromis, c'est une preuve qu'Alceste ne supporte pas de ne pas obtenir l'intégralité de ce qu'il souhaite. [...]
[...] Il se moque de sa proposition. Elle lui dit alors détenir une lettre prouvant que Célimène l'a trompé. Alceste part avec elle afin de voir lui-même les éléments de preuve. (Acte IV) Philinte et Eliante discutent de la conduite singulière d'Alceste, notamment vis-à-vis des Maréchaux. Philinte a du mal à croire son refus de tout compromis, tandis qu'Eliante vante son engagement envers son propre système de valeurs. Puis leur conversation s'oriente vers la relation d'Alceste et de Célimène. Eliante indique que la jeune femme est perdue et ne sait pas qui elle aime. [...]
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