Fiche de lecture détaillée sur "Le Misanthrope" de Molière. Celle-ci propose un résumé global de la pièce puis reprend les actes les uns après les autres. Chaque acte est ainsi à nouveau résumé, mais on étudie aussi l'évolution des rapports de force et la progression dramatique.
[...] Au fond, Alceste fait trop peu de cas des autres pour être vraiment sympathique. Rappelons-nous qu'en proclamant son amour pour Célimène, il affirme qu'il ne serait pas là s'il ne pensait pas être aimé d'elle. On se demande alors qu'elle serait la force de ses sentiments s'il savait être le seul à aimer. En plus, s'il aime tant la jeune femme, représentation parfaite de la précieuse de son temps, qui ne peut s'épanouir que dans les salons, comment peut-il lui proposer de renoncer à tout ce qui fait d'elle ce qu'elle est, pour se retirer dans un désert ? [...]
[...] ( à la dernière scène, elle offre sa main à Alceste et s'entend répondre : Non : mon cœur à présent vous déteste. - elle a des ennemis Où sur vous du discours on tourna la matière ; Et, là, votre conduite, avec ses grands éclats, Madame, eut le malheur qu'on ne la loua pas. Par ses propos, Arsinoé nous apprend et lui apprend - que la société parisienne blâme Célimène, qui vit donc en partie au moins, dans un monde qui lui est hostile. [...]
[...] Célimène se livre à un jeu de coquetterie qui attise sa jalousie et il a une nouvelle illustration de cette méchanceté qui se déverse contre ceux que l'on nomme des amis Lors de la dernière scène, il aura la preuve que Célimène se moque de lui avec la lettre ou elle parle de lui comme de l'homme aux rubans verts Sa déconvenue a de quoi nous toucher car la force de son amour ne faisait aucun doute : Sa grâce est la plus forte[ ] De plus, il croyait ses sentiments partagés : Je ne l'aimerais pas si je ne croyais l'être. Enfin, le dénouement le consacre comme amant désespéré, alors qu'à la première scène, il espérait encore faire changer Célimène : [ ] et sans doute ma flamme De ces vices du temps pourra purger son âme. Les tourments d'Alceste sont donc nombreux : procès mal engagé, procès perdu, amour improbable puis bafoué ! Personne ne peut rester insensible. Pourtant, Alceste n'est pas constamment soutenu par l'amitié du spectateur ! [...]
[...] Elle a vingt ans, mais sa vieillesse promet d'être solitaire et amère. La société dans laquelle ils vivent offre une vision détestable des courtisans du XVIIème siècle, et sans doute de tous les courtisans, d'une grande partie de la noblesse pas très éclairée et d'une non moins grande partie de l'humanité, si l'on se réfère à Philinte. Certains personnages se révèlent particulièrement odieux, comme Arsinoé, ou médiocres et ridicules, comme Acaste et Clitandre. Tous ces constats associent la pièce à un drame. [...]
[...] Un autre personnage est jeté en pâture : Adraste. Chaque victime est associée à un trait particulier et c'est la vanité qui le caractérise ; cela fait sourire si l'on pense à tous les portraits brossés par Saint Simon par exemple qui laisse penser que la vanité est le point commun à cette société. En outre, si l'on connaît la pièce en entier, on peut anticiper jusqu'à la scène 1 de l'acte III, où Clitandre et Acaste se livrent à un grand accès de vanité. [...]
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