La dynamique du Misanthrope est simple : Comment s'arranger pour qu'Alceste, dont le premier propos est d'être seul, soit maintenu sur scène ? En effet, on voit un parallèle entre le début : 'Laissez-moi, je vous prie'. Et la fin : 'Je vais (…) / chercher sur la terre un endroit écarté'. Dans la pièce, il y a donc une succession de moyens par lesquels Alceste est maintenu sur scène. Alceste est victime d'une contradiction qu'il ne résoudra jamais ; celle qu'il aime représente le type de femme le moins fait pour lui convenir. Cette contradiction est le fondement même du comique du personnage
[...] Pessimisme du Misanthrope. L'analyse de la société est valable dans le cadre de la monarchie de Louis XIV et peut être transposé dans d'autres sociétés. Il y a une théâtralité de la société dans Le Misanthrope. Tous les personnages, sauf Alceste, jouent le rôle que la société leur assigne. La contrainte sociale détermine la conduite de Célimène comme prude, des marquis comme courtisans Ils s'équilibrent mutuellement. Ils sont les mêmes avant et après la pièce. Alceste se positionne différemment car le rôle que la société lui assigne malgré lui prête à rire et à être ridicule aux yeux des autres, car il est excessif avec tout le monde. [...]
[...] Chacun définit son code de conduite, le type de discours utilisé Alceste n'est pas un homme de Cour, mais il n'arrive pas non plus à se faire une place dans l'autre espace. Il n'a pas de place. Mais, dans ce salon, il est pratiquement assigné à résidence, car le but est d'avoir une conversation définitive avec Célimène. V.533 : "l'on ne peut jamais vous parler tête-à-tête Clé fondamentale de la pièce (II,2). Ce vers résume le principe dramatique du Misanthrope. : avoir une conversation en tête-à-tête avec Célimène. [...]
[...] En ce qui concerne le personnage d'Alceste, la pièce ne cherche pas à apporter de réponses. Si c'était le cas, il n'y aurait pas de contradictions dans ce personnage et donc pas de comique. Si on lui enlève ses ridicules, on en fait le tenant d'une vision critique. "atrabilaire amoureux" : contradiction du personnage. Toute la pièce le démontre. Il ne peut donc pas être le tenant d'une position incontestable. Conclusion La fonction comique dans Le Misanthrope est à l'origine de l'ambiguïté de la pièce. [...]
[...] En tant que comédie, Le Misanthrope appartient à la grande comédie. La Grande comédie comédie sérieuse) a 5 actes (comme tragédie) et traite de problèmes posant des questions de société Le genre sérieux évolue au XVIIIème siècle vers le drame bourgeois. Développement Dans Le Misanthrope, le principe comique est la contradiction du personnage principal, laquelle est celle qui fonde le rapport entre Alceste et l'ensemble social. Cette contradiction conduit le héros à être placé de manière systématique dans des situations où il va se conduire de manière excessive, c'est-à-dire que son comportement ne correspond pas aux codes de conduite sociale en vigueur. [...]
[...] Il se pose comme un martyr de la société. Maintenant, il peut dire : "Je hais tous les hommes et je hais cette femme." Les derniers mots d'Alceste sont l'affirmation de sa liberté (v.1806). Donc, Célimène a refusé au nom de sa liberté et Alceste de même. Ce qui triomphe, c'est le moi totalitaire d'Alceste qui n'a pas cessé de s'exprimer. Il y a une grande fréquence des possessifs de la 1ère personne. Alceste ne reconnaît comme valeur suprême que son propre moi. [...]
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